Le détenu et lanceur d’alerte Noureddine Tounsi a décidé d’entamer une grève de la faim à partir de demain lundi pour dénoncer une « falsification » dans la procédure judiciaire le concernant.
Incarcéré depuis février 2023 à la prison d’El Harrach, M. Tounsi avait reçu en novembre dernier la visite de Mary Lawlor, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme.
Lors de cette visite, Mme Lawlor avait exprimé ses vives préoccupations quant à la détention prolongée de M. Tounsi. Aujourd’hui, ce dernier proteste contre le report au 17 janvier de l’audience en appel qui devait se tenir initialement le 24 décembre. Lors de cette audience, la décision de première instance condamnant M. Tounsi à deux ans ferme a été modifiée par le juge pour soi-disant « une erreur matérielle ».
Or, la défense de M. Tounsi soupçonne une manipulation de la part de la justice, visant à maintenir leur client en détention. Ils ont d’ailleurs déposé plainte contre le juge en question pour « falsification de preuves », pointant du doigt un passage de la décision de première instance.
Rappelons que M. Tounsi est au cœur de l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis en 2018 au port d’Oran. Cité comme témoin dans le procès de Kamel El Bouchi qui s’ouvre ce dimanche devant le tribunal criminel de Dar El Beïda, son rôle de lanceur d’alerte dans cette saisie record lui a valu les foudres des autorités.