La nomination de Stéphane Séjourné au poste de ministre des Affaires étrangères ne passe décidément pas. Dans un contexte diplomatique déjà délicat, ce choix controversé du nouveau Premier ministre Gabriel Attal semble être la polémique de trop pour une politique étrangère française mise à mal.
Ces derniers mois, la France a multiplié les positions ambiguës, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Sa crédibilité diplomatique s’en est trouvée sérieusement entamée sur la scène internationale. Entre louvoiements incessants et déclarations maladroites, la France a vu son influence décliner.
Conséquence directe : le Quai d’Orsay traverse une passe difficile. Décrédibilisé aux yeux de ses homologues, parfois même ouvertement critiqué par ses propres ambassadeurs, le ministère des Affaires étrangères semble plus fragilisé que jamais.
Le copinage, désaveu de trop ?
Ce contexte de diplomatie française éprouvée rend la nomination de l’ex-compagnon de Gabriel Attal encore plus problématique.
À 37 ans, Stéphane Séjourné peut certes se targuer d’être un pilier de la Macronie. Mais son profil de pur technocrate, façonné auprès d’Emmanuel Macron depuis Bercy, est très éloigné des arcanes de la diplomatie.
En privilégiant outrageusement le copinage sur les compétences pour attribuer ce maroquin régalien, le Premier ministre achève de saper la légitimité du Quai d’Orsay.
Pour de nombreux observateurs, ce désaveu de trop mettrait désormais en péril les chances de la France de retrouver une parole diplomatique forte. Au moment où celle-ci peine déjà à faire entendre sa voix, ce choix ne fera qu’amplifier le déclassement de sa politique étrangère. La polémique ne fait donc que commencer.