La militante Fatma Boufenik vient d’être choisie par « l’organisation mondiale des féministes leaders » aux côtés de 99 autres femmes africaines « influentes » dans leurs domaines respectifs. Universitaire, economiste et conférencière à l’université d’Oran, Mme Boufenik est saluée pour son engagement de longue date en faveur des droits des femmes et de l’égalité des sexes en Algérie.
Membre de l’association « Fard », elle commence à militer dès ses années d’étudiante, au sein de groupes féministes autonomes au sein du campus. Dans les années 70, elle s’investit notamment dans le « groupe GTO » axé sur l’ « alphabétisation des travailleuses universitaires » exclues de l’éducation.
Après l’adoption en 1984 de la loi sur la famille en Algérie, elle intensifie son action militante pour « revendiquer les droits des femmes », consciente des nombreuses « barrières sociales » persistantes. La « décennie noire » des années 90, marquée par la montée de l’extrémisme, renforce sa détermination à promouvoir l’émancipation féminine.
Elle fonde alors avec d’autres militantes l’association « Fard Nisaa » dédiée aux droits des femmes. Si sa « vision stratégique » vise une « société démocratique basée sur l’égalité », ses combats portent avant tout sur l’amélioration du quotidien des Algériennes : l’égalité professionnelle et l’accès des filles à l’éducation, la lutte contre les violences, l’accompagnement médical et psychologique des victimes…
Son engagement déborde largement des frontières algériennes. Au niveau maghrébin et méditerranéen, Fatima Boufenik promeut un « travail collaboratif » entre les mouvements féministes des différents pays. Elle initie même des projets avec des associations au Mali ou en Afrique subsaharienne, consciente que les « réussites du mouvement » peuvent inspirer de nombreuses Africaines.