Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, M. Brahim Merad, a souligné lundi la nécessité de protéger les régions frontalières entre l’Algérie et la Tunisie contre les menaces sécuritaires émergentes comme la migration clandestine.
S’exprimant lors de l’ouverture de la 1ère session de la Commission bilatérale de promotion et de développement des régions frontalières algéro-tunisiennes, M. Merad a déclaré: « Il est primordial de sécuriser nos régions frontalières communes et de les protéger contre les nouvelles menaces sécuritaires, notamment la migration clandestine ».
Le ministre a rappelé l’importance de l’accord sécuritaire signé entre les deux pays en 2017, qui permet d’intensifier la concertation et la coordination en matière de sécurité aux frontières.
Lors de cette session coprésidée avec son homologue tunisien Kamel Feki, plusieurs axes stratégiques ont été abordés, comme le développement des échanges commerciaux entre les wilayas frontalières algériennes et tunisiennes. Les discussions ont également porté sur l’amélioration de l’attractivité de ces régions et le renforcement du rôle des passages frontaliers dans le développement local.
Les deux pays envisagent également de mettre en place une stratégie commune de lutte contre les risques majeurs, en développant des secteurs vitaux tels que l’agriculture, la santé et le tourisme dans ces wilayas frontalières.
L’objectif est de formuler des recommandations concrètes pour stimuler le développement socio-économique et répondre aux besoins des populations locales, conformément à l’approche prônée par les deux gouvernements.
Ces discussions interviennent dans un contexte où l’Algérie fait face à de multiples menaces sécuritaires le long de ses frontières. En effet, avec plus de 6000 km de frontières terrestres partagées avec 7 pays voisins, l’Algérie a toujours été une terre de passage convoitée.
Aujourd’hui, la porosité des longues frontières terrestres du pays le rend vulnérable à divers trafics illicites et infiltrations terroristes.
Des groupes radicaux tels que l’État Islamique tirent profit de la situation chaotique dans certains pays voisins, comme la Tunisie, pour s’infiltrer sur le territoire algérien. La situation volatile au Niger et au Mali, avec la détérioration de la situation sécuritaire dans ces pays, facilite également ces infiltrations.
Le trafic de drogue, en provenance du Maroc et du Sahel, permet de financer ces groupes terroristes. La région sahélo-saharienne est devenue une plaque tournante du narcotrafic à l’échelle internationale.
L’immigration illégale est également un problème de taille. Des milliers de migrants originaires d’Afrique subsaharienne empruntent des routes clandestines très risquées à travers le désert algérien, dans l’espoir d’atteindre l’Europe.
Enfin, les arsenaux libyens détournés ont alimenté les groupes armés et réseaux criminels dans toute la région sahélienne depuis 2011, aggravant le trafic d’armes.
Contrôler efficacement ces menaces sur de si vastes étendues désertiques reste un énorme défi pour l’Algérie, en dépit des efforts déployés.