Le tribunal de Sid M’hamed à Alger a prononcé hier lundi la relaxe en faveur des 19 membres des familles de détenus, poursuivis pour « atteinte à la sécurité de l’État ». La justice leur reprochait d’avoir accepté l’aide financièreapportée par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Cette décision fait suite à une procès tenu le 15 janvier dernieroù le procureur de la République avait alors réclamé la peine maximale de 5 ans de prison ferme et 200 000 dinars d’amende.
Pourtant, le seul tort de ces familles était d’avoir accepté l’aide bienvenue de citoyens solidaires. Originaires des régions reculées du pays, ces familles démunies ont reçu un soutien financier ou des « couffins » leur permettant tout juste de subsister et de rendre visite à leurs proches injustement emprisonnés.
Parmi ces détenus se trouve notamment le lanceur d’alerte Noureddine Tounsi, emprisonné depuis février 2023. Son épouse, épuisée après des mois de combat, vient tout juste d’être relaxée par le tribunal.
Un dossier scindé
Ce procès s’inscrit dans le cadre de « l’affaire de la solidarité ». D’un côté, un réseau citoyen composé d’universitaires et de membres du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), relaxés en première instance.
De l’autre, les familles qui ont reçu leur aide, jugées sans être convoquées et condamnées par contumace en décembre 2023. C’est ce jugement qui était contesté lors de l’audience du 15 janvier.