Le 8 février 2023, le journaliste algérien Mustapha Bendjama était arrêté sur son lieu de travail. Un an après, il est toujours emprisonné, victime d’une spirale répressive arbitraire.
C’était il y a un an jour pour jour. Le 8 février 2023, ce rédacteur en chef du journal Le Provincial avait été appréhendé à Annaba. Depuis, le quotidien de cet homme est devenu un interminable marathon judiciaire.
Accusé d’ « association de malfaiteurs » et de « traite de migrants » pour avoir soi-disant aidé l’opposante franco- algérienne Amira Bouraoui à fuir le pays, Bendjama a écopé en novembre de 6 mois de détention. Dans une autre affaire, il lui est reproché d’avoir reçu des fonds étrangers pour nuire à l’ordre public. Des accusations qui lui ont valu 2 ans de prison, ramenés à 8 mois en appel.
Malgré ces peines purgées, le journaliste n’a pas été libéré. Selon ses avocats, son maintien en détention est « incompréhensible ». Il a déjà effectué plus que la totalité de sa peine. Cette situation kafkaïenne révèle l’acharnement contre ce journaliste engagé.
Car les obstacles ne s’arrêtent pas à son incarcération arbitraire. Bendjama fait aussi l’objet d’une interdiction de sortie du territoire depuis 2019, pourtant annulée par la justice algérienne.
Ainsi, en le maintenant emprisonné malgré les décisions de justice, le régime sanctionne l’engagement de Mustapha Bendjama. Derrière un vernis légaliste, c’est sa volonté de nuire à un journaliste critique qui transparaît. Un constat préoccupant pour la liberté de la presse en Algérie, d’autant plus que le pays ne cesse de reculer dans le classement mondial de la liberté de la presse.
Selon Reporters Sans Frontières, l’Algérie occupe actuellement la 134e place sur 180 pays, signe d’une dégradation constante du droit à l’information. Le maintien en détention de Mustapha Bendjama malgré ses acquittements en est l’illustration la plus criante.