Les déclarations de la cheffe de file du PSU soulèvent des questions sensibles sur les relations stratégiques tissées ces dernières années entre le Maroc et Israël. Certains y voient un rapprochement mutuellement bénéfique sur le plan économique et sécuritaire. D’autres, comme Mme Nabila Mounib, décèlent dans cette alliance des risques de déstabilisation pour la région.
Son accusation selon laquelle Israël envisagerait de faire du Maroc une « base de repli » en cas de perte de contrôle sur les territoires palestiniens est grave. Elle sous-entend que le régime marocain serait prêt à sacrifier la souveraineté nationale au profit d’intérêts géopolitiques israéliens.
Le lien établi par la militante de gauche entre ce supposé projet et le récent vote sur le port d’armes mérite analysis. Derrière l’argument sécuritaire officiel se cacherait, d’après elle, une volonté de permettre un armement des intérêts israéliens au Maroc en vue de défendre des visées expansionnistes, à l’image de la création d’Israël en 1948.
Qu’il s’agisse d’une analyse erronée ou fondée, le simple fait que de tels soupçons puissent prospérer au sein de l’opinion publique marocaine doit alerter. Cela révèle une défiance grandissante envers la politique étrangère menée par le pouvoir.
Face à cela, l’appel de Mme Mounib en faveur d’un resserrement des liens avec l’Algérie prend tout son sens. La construction « d’une union maghrébine solidaire » serait le meilleur rempart, selon elle, contre toute velléité de déstabilisation venue de l’extérieur, que celle-ci soit réelle ou fantasmée.
