Dans un post publié sur les réseaux sociaux, l’écrivain Hend Sadi dénonce la décision des autorités locales d’interdire une conférence qu’il devait animer à Sidi Aïch,dans la wilaya de Béjaïa, pour présenter son ouvrage “Mouloud Mammeri au cœur de la bataille d’Alger”. “Quand on atteint le fond, on creuse”, lâche-t-il.
L’association culturelle Soummam Éco-culture, créée en 2013, avait convié l’auteur à s’exprimer ce vendredi 26 avril dans le cadre de ses nombreuses manifestations. Mais c’était sans compter sur l’arbitraire des autorités. “Hier, est tombé le refus d’autorisation (…) daté du 24 avril et signé par le chef de Daïra qui n’a pas motivé sa décision”, rapporte Hend Sadi.
Une décision d’autant plus choquante qu’elle vise une figure tutélaire de la culture et des lettres algériennes. “En 1980 à Tizi-Ouzou, on avait interdit de parler à Mouloud Mammeri. En 2024 à Sidi Aïch, on interdit de parler de Mouloud Mammeri”, s’indigne l’écrivain.
Ce refus illustre les dérives récurrentes d’un régime qui se raidit et muselle toute forme d’expression intellectuelle et artistique indépendante. Brimer jusqu’à l’héritage d’un monument comme Mouloud Mammeri, figure de proue de l’identité amazighe, en dit long sur la paranoïa sécuritaire ambiante.
Pour de nombreux militants associatifs et défenseurs des libertés publiques, cette nouvelle forme de censure confirme l’instauration d’une “police de la pensée” rétrograde en Algérie. Une dérive antidémocratique que dénonce avec force Hend Sadi dans son post vengeur : “Quand on atteint le fond, on creuse…”.