L’ancien poids lourd politique Saïd Sadi est vivement critiqué suite à des déclarations jugées “scandaleuses et irresponsables” par le collectif des familles des détenus de Larbaa Nath Irathen. En cause, des propos insinuant que les citoyens de cette localité seraient responsables du meurtre du jeune Djamel Ben Smail, un crime qui a valu à certains la peine capitale.
Pour le collectif, Sadi a ainsi propagé “un discours de haine dangereux” et “trahi sa propre communauté” en ignorant les réalités politiques tendues en Kabylie.
L’affaire soulève d’autant plus les critiques que plusieurs détenus appartenaient au parti de Sadi, le RCD, qu’ils aidaient lors des incendies au moment du drame. Un parti que Sadi n’a jamais quitté pour dénoncer l’incarcération de ses anciens camarades.
Au cœur des tensions, la loi 87 bis qualifiant tout activisme politique d’“acte terroriste”. Une loi que le collectif juge “injuste et illégitime” mais que Sadi aurait préféré occulter, alimentant les “préjugés” plutôt que la “vérité”.
Si le meurtre de Ben Smail est condamné, le collectif accuse les services secrets d’avoir “manipulé” les auteurs dans un but de “discorde” et de “répression politique”. Des accusations qu’étayeraient selon lui les lourdes peines infligées, malgré l’innocence présumée des détenus.
Sadi est ainsi appelé à défendre la “démocratie” plutôt que de rester “complice”par son “silence” face aux “injustices flagrantes” dénoncées. Le collectif exhortant à des “représentants politiques intègres” pour défendre la cause amazigh.
Un appel qui illustre les vives tensions autour de cette affaire sensible, et les attentes de clarifications de la part d’une figure comme Sadi pour apaiser un climat électrique.