Dans un long entretien accordé à la chaine Youtube Alwarchane, la présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul a parlé de sa vision politique et économique dans le cadre de sa candidature à la présidentielle anticipée du 7 septembre 2024. Elle a également donné son avis sur plusieurs personnalités militaires et civiles ainsi que sur les services de renseignement en tant qu’institution.
A une question d’un auditeur évoquant « l’Etat profond », terme utilisé par certains pour désigner les vrais décideurs en Algérie, Zoubida Assoul a expliqué qu’aucun pays ne peut se passer des services de renseignements, une unité, selon elle, qui garantit l’immunité d’un pays notamment l’Algérie qui fait face « à de vrais dangers » dans la région. Elle a souligné que le rôle de « l’Etat profond, c’est d’être au service du pays et non pas au service des personnes », évoquant, dans ce sens, les « expériences qu’a connues l’Algérie » et lesquelles ne « devraient pas se reproduire ».
A propos de l’armée dont le rôle est « constitutionnel et non pas politique », la présidente de l’UCP a estimé que le Général d’Armée Saïd Chanegriha, « est le militaire qui a le plus parlé dans l’histoire de l’Algérie indépendante ». « Avant l’institution militaire s’appelait la « grande muette », mais maintenant, elle parle beaucoup. Je ne trouve pas ça normal», soutient-elle.
« Quand l’armée parle de la politique publiquement et se mêle de la prise de décision politique, nous sommes dans un modèle de présidence bicéphale », dit-elle. « Ce n’est pas du rôle de l’armé d’être présente dans toutes les activités du président », souligne-t-elle avant d’ajouter qu’un « président devrait prendre ses responsabilités, présenter son bilan et faire face au peuple seul ».
Sur un autre registre, Zoubida Assoul a évoqué la situation des libertés dont la fermeture médiatique et politique. Selon elle, les conditions pour l’exercice politique ne sont pas adéquates. « Cette fermeture est une orientation politique voulue », assure-t-elle.
Enfin, concernant le registre économique, la candidate a expliqué qu’elle a une vision socio libérale qui encourage l’investissement, mais sans pour autant détailler son programme en raison de la loi qui interdit de parler d’un programme électoral avant le début de la compagne.