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Présidentielle : le FFS temporise

Radio M | 19/05/24 15:05

Présidentielle : le FFS temporise

Alors qu’il a assuré, il y’a quelques semaines, qu’il fera de la prochaine élection présidentielle un « grand moment de débat », le FFS n’a pas encore pour autant tranché la question de sa participation ou non au prochain rendez-vous électoral.

Lors d’un meeting populaire organisé samedi au théâtre « Kateb Yacine » de Tizi-Ouzou, devant un public nombreux, le FFS s’est contenté de réitérer ses positions de principe, de mettre en garde contre les conséquences de la politique adoptée par le pouvoir, d’alerter sur les enjeux géopolitiques et d’appeler à la levée des entraves sur l’exercice politique.

Sur sa position concernant la prochaine échéance électorale, le FFS soutient qu’elle découlera de la distinction qu’il fait entre « l’Etat » et le « pouvoir ». Une position qui sera conforme aux intérêts de la Nation et aux principes qui fondent le parti. 

Pour le FFS et pour ses militants et ses cadres « une distinction fondamentale doit être opérée entre Pouvoir et État. C’est cette distinction qui continue à guider nos actions et dicter nos positions aujourd’hui. De cette distinction découle une double éthique de conviction et de responsabilité que nous devons honorer. Et de cette distinction que découlera notre position aux prochaines élections présidentielles qui sera sans aucun doute une position motivée par notre profond attachement aux intérêts supérieurs de notre pays et de notre peuple », a affirmé dans son discours, Youcef Aouchiche, le premier secrétaire du parti. 

En décodé : le parti semble répondre à ceux qui le soupçonnent de se rapprocher du pouvoir, notamment après qu’une délégation de ce parti a rencontré Abdelmadjid Tebboune. 

Comme d’autres partis, il considère que la conjoncture actuelle, marquée par des menaces, appelle la mobilisation de tous autour d’un pacte pour le parachèvement du redressement national. « Jamais dans notre histoire, nous avons été confrontés à des défis d’une telle ampleur, jamais nous n’avons été exposés à des menaces aussi graves ciblant notre sécurité nationale. Plus que jamais, pouvoir, classe politique, syndicats et citoyens sont interpellés et mis devant leurs responsabilités pour faire face aux lourdes implications d’un monde en profonde mutation, où la force supplante le droit ; où les guerres et les bouleversements géostratégiques ne font que croître », soutient Youcef Aouchiche. Pour lui, la stratégie de fermeture et de verrouillage qui caractérisent la scène politique et médiatique favorise l’émergence de forces extrémistes. 

« Au FFS, nous n’avons pas cessé d’interpeller les autorités et la classe politique sur la nécessité d’un pacte historique pour le parachèvement du projet national. L’état de gel de la scène politique nous inquiète et nous ne voyons aucun signe allant dans le sens de la détente et de l’ouverture en direction des forces politiques du pays, notamment l’opposition patriotique et nationaliste. Cette situation incompréhensible est pourtant contre-productive. Lorsqu’on restreint le champ de la critique objective et constructive et qu’on ne favorise pas l’organisation autonome de la société, on laisse la porte ouverte à la propagande antinationale et aux extrémistes de tout bord », estime-t-il. 

« Les récents complots pilotés par des officines étrangères ciblant notre pays nous interpelle tous et mis le pouvoir face à ses responsabilités pour changer de paradigme et cesser d’infantiliser les algériennes et les algériens en rampant avec les logiques néo-patrimonialistes et en respectant leur droit de s’exprimer, de s’organiser et de participer, à travers leurs représentants légitimes, à la gestion des affaires publiques », ajoute-t-il encore. C’est pourquoi, il appelle à la levée des entraves pour permettre aux algériens de s’organiser et de s’exprimer librement.  « Considérer toute dynamique politique et sociale comme une potentielle menace pour le pays est une attitude fébrile, préjudiciable à la stabilité du pays.

Les impératifs liés à la sécurité nationale, que nul patriote ne met en cause, a fortiori dans ce contexte sensible, ne doivent pas servir d’alibis pour bâillonner la société et à provoquer l’extinction de toute vie démocratique dans le pays. Au FFS, nous restons convaincus que le rétablissement de la vie politique, syndicale, associative et sociale est une condition pour renforcer le lien de confiance entre le peuple et les institutions de la République », conclut Youcef Aouchiche.

Le FFS devrait trancher la question de sa participation ou non lors d’une prochaine session de son conseil national et qui devrait intervenir avant la fin du mois en cours.