À quelques heures d’intervalle, des députés ont brandi le drapeau palestinien dans les hémicycles italien et français, suscitant des réactions diamétralement opposées entre le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni à Rome et la “pseudo-gauche” d’Emmanuel Macron à Paris. En France, l’incident a même dégénéré en une violente altercation verbale entre élus.
En Italie, l’initiative des députés du Mouvement 5 Étoiles mardi dernier n’a pas vraiment fait de vagues. “Nous ne devons jamais avoir peur de reconnaître à une communauté la possibilité de se rassembler autour d’un drapeau”, a plaidé leur député Riccardo Ricciardi.
Ce geste symbolique visait à dénoncer le “double langage”prêté à l’exécutif ultraconservateur de Mme Meloni, favorable en paroles à deux États israélo-palestiniens mais s’abstenant “quand il s’agit de voter à l’ONU la reconnaissance d’un État palestinien”, selon M. Ricciardi.
Drapeau palestinien et violents échanges à Paris
Contrastant avec cette relative tolérance à Rome, la répression a été immédiate à Paris face à un geste similaire. Lorsque l’insoumis Sébastien Delogu a brandi un drapeau palestinien sur la question de Gaza, il a écopé de 15 jours d’exclusion. Une sanction qui a dégénéré en violents affrontements verbaux.
Après la suspension de séance provoquée par M. Delogu, une altercation d’une rare violence a éclaté entre l’insoumis David Guiraud et le LR pro-israélien Meyer Habib. Devant les caméras, les deux élus se sont invectivés avec des échanges d’une rare agressivité, Mayer Habib intimant à M. Guiraud de ne pas “leur donner la parole”.
Cette fermeté tranche avec la complaisance du camp présidentiel envers les outrances verbales et écarts de conduite récurrents de l’extrême droite dans l’hémicycle. Une nouvelle illustration des divergences entre la droite dure romaine et la gauche de façade parisienne sur les sujets de politique internationale.