L’écrivain algérien Abdelouahab Aissaoui a décroché l’International prize for arab fiction (Booker), le prix du meilleur roman arabe 2020. Le jury de la treizième édition, présidé par le critique et universitaire irakien Muhsin al-Musawi, a choisi le roman « Diwan Al isbarti » (la Cour Spartiate), paru aux éditions Mim à Alger.
Le prix est doté de 50.000 dollars. Le roman sera traduit en anglais et d’autres langues pour une éventuelle distribution internationale. L’histoire se déroule à Alger, El Mahroussa, entre 1815 et 1833, à la fin de l’ère ottomane et l’arrivée des occupants français. Cinq personnages composent la trame du roman : un journaliste français et un soldat de l’armée de Napoléon ainsi que trois algériens dont les positions politiques par rapport à la présence des ottomans, puis des français, sont divergentes, voire antagoniques. « En général, les romans historiques ne reconstruisent pas les histoires pour le bien des histoires elles-mêmes. Leur objectif principal est de rechercher les questions et les préoccupations auxquelles nous sommes confrontés actuellement et auxquels nous avons été confrontés auparavant, dans le contexte dans lequel elles sont apparues pour la première fois», a déclaré Abdelouahab Aissaoui à propos de ce volumineux roman. « La Cour Spartiate » a été choisi dans un shortlist comprenant des auteurs d’Algérie, d’Egypte, du Liban, d’Irak et de Syrie. L’algérien Said Khatibi était dans cette liste avec son roman « Hatab Sarajevo » (le bois de Sarajevo) paru aux éditions el Ikhtilaf à Alger et Difaf à Beyrouth.
De l’électromécanique à la littérature
Les finalistes recevront une récompense de 10 000 dollars. Outre Muhsin al-Musawi, le jury du Booker Prize arabe 2020 était composé aussi du romancier et universitaire algérien Amin Zaoui, du journaliste et critique libanais Pierre Abi Saab, de la journaliste et animatrice égyptienne Reem Maged et de la traductrice et universitaire russe Viktoria Zarytovskaya. Soutenu par le Département de la culture et du tourisme d’Abu Dhabi (Emirats arabes unis), le l’International prize for arab fiction est le plus pretigieux prix littéraire arabe. Il est appuyé par la Fondation du Booker Prize à Londres. Natif de Djelfa et ingénieur en génie électromécanique, Abdelouahab Aissaoui, 35 ans, a obtenu le prix Assia Djebar du meilleur roman algérien en arabe en 2015 pour « Sierra de muerte » (La montage de la mort), insipré de faits historiques aussi relatifs à l’emprisonnement de communistes espagnoles dans les Hauts Plateaux algérien après la guerre civile dans les années 1930. Ce roman n’avait pas trouvé d’éditeurs, publié péniblement par la Maison de la culture d’El Oued. Abdelouahab Aissaoui a publié, à partir de 2013, « Le Cinéma de Jacob », son premier roman, et « Les champs de saule », un recueil de nouvelles.