Le Club des magistrats, instigateur de la fronde des magistrats en 2019, a décidé de boycotter les élections du renouvellement partiel des membres du Haut conseil de la magistrature (CSM) prévu le 7 mai prochain.
Dans son communiqué publié le 16 avril, le club des magistrats affirme que les résultats sont décidés à l’avance «au profit de ceux que le ministre de la Justice a décidé de désigner de façon unilatérale dans son cadre électoral, comme ses prédécesseurs depuis l’indépendance».
Le club des magistrat explique également son boycott par l’absence de «stabilité et de sérénité requises dans ce genre d’occasions en raison du climat régnant dans le secteur de la justice marqué par des sauts d’humeur tyranniques et délibérés susceptibles d’emporter une institution importante et un pouvoir authentique, démembrement sensible des structures de l’État ».
Pour le club des magistrat présidé par Saadeddine Merzouk, cette décision est « naturelle » d’autant que « l’absurdité qu’a connue le secteur dernièrement basée sur la logique d’une vision unilatérale du ministre ayant conduit à la congestion du spectre judiciaire et du droit dans le pays et qu’ont subis les magistrats particulièrement ».
Accusant directement l’exécutif d’interférer dans les affaires de la justice, le club des magistrat relève que « le changement et la satisfaction des revendications de l’indépendance de la justice réclamée par le mouvement populaire » ne peut se réaliser « à travers le maintien d’un style de structure vide de contenu et assujettie au pouvoir exécutif». Les magistrats nobles, précise le CMA, « ne participeront, ni ne légitimeront des élections qui ne feront ni avancer ni retarder l’indépendance de la justice de l’emprise de l’administration et du pouvoir financier du ministère, tout comme l’indépendance et la protection des magistrats et parallèlement des effets des politiques, des lobbies financiers et médiatiques et des cercles d’influence ».