«Il y a des indices positifs sur l’amélioration de la situation sanitaire dans le pays durant les derniers jours. Il y a des raisons pour être optimiste : réduction du nombre de cas dans plusieurs wilayas, augmentation exponentielle des cas de guérisons et réduction du nombre de décès durant les trois derniers jours, à moins de dix par jour. Ces résultats ont été réalisés grâce à Allah et aux efforts des personnels soignants et les autres secteurs concernés par la lutte contre la pandémie ainsi que les décisions décisives du président de la République qui suit la situation heure par heure dans toutes les wilayas. Il veille personnellement au suivi du pont aérien entre l’Algérie et la Chine pour transporter les équipements médécicaux nésessaires en un temps record », a déclaré, ce mardi 21 avril, Bélaid Mohand Oussaid (Mohamed Said), ministre conseiller porte parole de la présidence de la République, lors du conférence de presse au Palais d’El Mouradia, à Alger. Il est demandé, selon lui, aux citoyens d’être plus patients et plus disciplinés dans le respect des règles du confinement surtout avec le Ramadhan jusqu’à l’éradication de la pandémie. « Le déconfinement est entre les mains des citoyens. Plus on est discipliné et plus on respecte les règles de la prévention, plus on accélère l’heure de la délivrance et le moment de la levée du confinement. On voit parfois des comportements de certains qui font exprès de violer le confinement qui nous amènent à nous interroger sur l’existence d’une conscience sur les dangers encourus », a-t-il soutenu. Il a annoncé que la valeur des dons versés dans les comptes de solidarité spécial Covid-19 ont atteint, lundi 20 avril 2020, 2,3 milliards de dinars et presque un million de dollars. « Par souci de transparence et d’honnêteté dans l’Algérie Nouvelle et afin de barrer la route à toute mauvaise interprétation de la part de ceux, habitués à pêcher en eaux troubles, je vous informe qu’une commission composée du Croissant rouge algérien (CRA) et des représentants de la société civile, sera mise en place sous la supervision du Premier ministre, après la fin de cette pandémie. Elle aura pour mission de présenter des propositions au Président de la République sur les modalités de distribution de ces dons à qui droit, impactés par la pandémie », a indiqué Mohamed Said.
« Il n’y a pas de place dans la nouvelle Algérie pour le culte de la personnalité »
Il soutenu que cette pandémie a eu des répercussions sur les réunions périodiques du Conseil des ministres qui a eu recours, dimanche 19 avril, à la visioconférence pour se tenir. « Mais, cela n’a pas empêché le président de la République de suivre les activités du gouvernement et la situation à l’étranger notamment dans la région du Sahel(…) L’Algérie va jouer son rôle régional que cela plaise ou pas à certains », a-t-il relevé. Mohamed Said a annoncé que le chef de l’Etat a donné instruction à tous les départements ministériels et les institutions de l’Etat de cesser d’utiliser l’expression « selon les orientations du président de la République, en application des instructions du président de la République,etc ». « Celui qui a exigé le retrait du titre de « fakhama » (son excellence), n’a pas demandé à être sacralisé ou glorifié, mais a appelé tout le monde à le soutenir. Il n’y a pas de place dans la nouvelle Algérie pour le culte de la personnalité ou des personnes. Ce passé est révolu », a-t-il dit. Il a qualifié de naturels, les derniers changements au sein de l’institution militaire qui s’inscrivent dans « la vision du président de la République dans la construction de l’Etat de droit et l’Etat des institutions ». « C’est un mouvement ordinaire », a-t-il répondu.
« La démocratie a besoin de l’autre voix »
Concernant la situation de la presse, la détention de journalistes et le blocage de sites électroniques, Mohamed Said a déclaré que « l’Etat de droit est en construction ». « Certains se sont habitués à des pratiques par le passé. Ces pratiques ne sont plus valables aujourd’hui avec la construction en cours de l’Etat des institutions. Je lis dans la presse qu’il ya des journalistes en prison et des détenus d’opinion, on doit comprendre pour la millième fois qu’il y a un encouragement total à la liberté de la presse en Algérie. Il y a des critiques dans les journaux que nous acceptons. La démocratie a besoin de l’autre voix, le contre-pouvoir et l’opposition. Le président de la République encourage la liberté de la presse, la formation des journalistes, le professionalisme de la presse, l’ouverture des institutions aux journalistes. Mais, on doit s’entendre sur trois choses : les limites de la loi, le respect de la moralité et de la dignité des gens et le respect des bonnes moeurs. Il s’agit là des trois limites à la liberté de la presse en Algérie. Les gens que vous évoquez dans votre question ont dépassé ces trois limites ou l’une d’elle. Ils sont donc des citoyens ordinaires concernés par le droit commun comme les autres », a-t-il répondu à un journaliste. A une question sur le rôle de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), Mohamed Said a répondu que cette institution, dirigée par Mohamed Louber, va s’installer bientôt dans un nouveau siège, à la hauteur de sa mission, avant d’entamer son travail, une fois la pandémie du Covid-19 dépassée. Mohamed Said, qui est à sa deuxième conférence de presse depuis sa nomination à la présidence de la République, a demandé aux journalistes de ne pas poser des questions sur les activités du gouvernement, puisque l’Exécutif a déjà son porte-parole, en la personne du ministre de la Communication Amar Belhimer.