«Le débat sur la mouture du projet de révision constitutionnelle est à son début. Ce débat va durer le temps qu’il faut. Il s’agit de la Constitution, pas de sauts d’humeur. J’ai vu sur les réseaux sociaux, certains faisaient des commentaires sur des passages (du projet) sans chercher à savoir l’explication. Il y a des avis qui s’expriment. Ce qui nous intéresse est que le débat soit le plus large possible. Le fruit de ce débat sera une Constitution consensuelle qui porte un intérêt sur la construction des institutions et non sur la création de situations spéciales pour la personne qui commande le pays. C’est une Constitution qui va aller au-delà des mandats (présidentiels). Une Constitution qui construit un Etat nouveau sur des bases nouvelles(…) et qui prémunit l’Algérie du pouvoir personnel et des crises », a-t-il déclaré Mohand Oussaïd Belaïd (Mohamed Said), ministre conseiller à la Communication et porte-parole officiel de la Présidence de la République, lors d’une conférence de presse animée, ce mercredi 13 mai, au siège de la Présidence à Algeren soulignant que la mouture dévoilée par la présidence de la République le 7 mai 2020 n’est qu’une « plateforme de débat ».La présentation de la mouture est venue, selon lui, en réponse à l’insistance répétée de certains acteurs et représentants de la société civile « en dépit de l’impossibilité de tenir des réunions publiques du fait de la propagation de la pandémie du coronavirus ». Il a estimé qu’il faut éviter les aprioris sur le timing choisi pour dévoiler le contenu du projet de révision de la loi fondamentale.Il a annoncé qu’une commission, installée au niveau de la Présidence de la République, suit quotidiennement tout sur ce qui se publie et tout ce qui est diffusé par les chaînes de télévision à propos du contenu du projet de révision constitutionnelle. « Il n’y a pas d’intérêt à ce que la Présidence intervienne maintenant dans le débat. Une copie de la mouture du projet de révision constitutionnelle sera mise en ligne la semaine prochaine », a-t-il précisé. Il a souligné que toutes les propositions qui rassemblent les algériens et qui préservent les valeurs et constantes de la Nation algérienne seront prises en compte. Le projet de révision élaboré sera ensuite soumis aux deux chambres du Parlement avant la tenue référendum. « Et pour gagner du temps, une commission travaille actuellement sur la révision de la loi électorale. Inchallah, avant la fin de l’année, les institutions nouvelles seront mises en place pour entamer l’année 2021 avec de nouvelles figures, une nouvelle mentalité et de nouvelles pratiques pour rompre avec le passé », a appuyé Mohamed Said. Il a écarté l’organisation d’élections locales et législatives anticipées.
Enquête sur l’affaire du « fuel frelaté » vendu au Liban
Interrogé sur l’affaire du fuel frelaté au Liban dans laquelle serait impliquée Sonatrach, le porte-parole de la Présidence de la République a répondu par dire qu’il s’agit d’un dossier commercial libano-libanais. « Le président de la République a instruit le ministre de la Justice d’ouvrir une enquête sur cette affaire et elle est en cours. La justice suivra son cours et dévoilera la vérité. Ce qui est certain, c’est que l’Algérie en tant qu’Etat n’est pas impliquée dans de tels actes, cela peut être le fait d’individus », a-t-il indiqué. Fin avril 2020, la justice libanaise a, selon la presse de Beyrouth, mis aux arrêts le représentant de Sonatrach au Liban en raison d’irrégularités dans l’importation de fuel et de pots-de-vin. Sur un autre chapitre, Mohamed Said a assuré que l’argent détourné sera récupéré une fois les jugements des personnes mises en cause seront définitifs. « Il y a des procédures internationales qui ne sont pas faciles. Nous attendons donc les jugements avant d’actionner les mécanismes de récupération des fonds détournés », a-t-il dit.
« Une volonté politique d’acier pour faire appliquer la loi »
Sur une question relative à la fermeture de la télévision publique au débat contradictoire et à l’opposition, Mohamed Said a évoqué le récent passage, sans le nommer, de Soufiane Djillali, président de Jil Jadid, à l’ENTV. «C’est un début, d’autres représentants des partis, de la société civile, des compétences nationales, des experts vont passer. Il y aura des ouvertures. Dans un mois ou trois semaines, lors de la conférence de presse, vous n’allez pas me poser cette question. On ne peut pas du jour au lendemain faire passer 100 personnes à la télévision », a-t-il répondu. Concernant l’arrestation récente de blogueurs et de facebookers, il a estimé que les gens doivent s’habituer à respecter la loi. « La loi était piétinée. Il y a aujourd’hui une volonté politique d’acier pour faire appliquer la loi. Les gens qui utilisent les réseaux sociaux pour blesser les autres et semer la discorde seront soumis à la loi. Si quelqu’un se sent lésé et qu’il en possède les preuves, l’Etat est prêt à le rétablir dans ses droits », a-t-il dit