A Addis Abeba, Tebboune évoque la situation au Sahel et la relance des "Accords d’Alger" sur la paix au Mali - Radio M

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A Addis Abeba, Tebboune évoque la situation au Sahel et la relance des « Accords d’Alger » sur la paix au Mali

Ghada Hamrouche | 09/02/20 18:02

A Addis Abeba, Tebboune évoque la situation au Sahel et la relance des « Accords d’Alger » sur la paix au Mali

«Le règlement des crises dans notre continent passe par la solution pacifique, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale, loin de toute immixtion étrangère. Partant de cette profonde conviction, l’Algérie s’attèlera, toujours et inlassablement, au soutien des efforts visant l’instauration de la paix et de la sécurité en Afrique », a déclaré, ce dimanche 9 février 2020à Addis Abeba,le président Abdelmadjid Tebboune, à l’ouverture du 33ème sommet de l’Union africaine. « L’Algérie n’a eu de cesse d’apporter sa contribution multiforme aux efforts consentis pour le rétablissement d’une stabilité durable en Afrique, en particulier au Sahel, que ce soit au niveau bilatéral ou par le biais de mécanismes tels que le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) ou l’Unité de Fusion et de Liaison (UFL) ou encore à travers le Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT) », a-t-il ajoutéLe chef de l’Etat a annoncé que la contribution de l’Algérie sera renforcée dans les prochains mois, « notamment à la faveur de l’évaluation des mécanismes susmentionnés, de même que son rôle dans la mise en œuvre de l’Accord de paix au Mali ». « Nous sommes résolus à continuer à apporter notre pierre à l’édifice du processus de paix et de réconciliation nationale au Mali et à œuvrer à la levée des obstacles susceptibles d’entraver l’application de l’Accord de paix, issu du processus d’Alger », a-t-il appuyé.

 Réunir les conditions du dialogue inter libyen

Abdelmadjid Tebboune a qualifié de dramatique la situation en Libye. Situation qui continue de susciter l’inquiétude de l’Algérie. « L’Algérie, fidèle à sa tradition diplomatique, a proposé d’abriter le dialogue entre les frères libyens, comme affirmé à Berlin et, plus récemment, à Brazzaville, lors du sommet du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, tenu sous le patronage de mon frère le Président Denis Sassou Nguesso », a-t-il déclaré rappelant que l’Algérie plaide pour l’arrêt de toutes les ingérences en Libye. L’Algérie, a-t-il ajouté, appuie fortement les efforts continus pour mettre fin durablement aux hostilités et réunir les conditions du dialogue entre libyens, « unique et seul moyen de parvenir à une issue à la crise et d’éviter à ce pays africain d’être le théâtre des rivalités entre Etats ». L’Afrique, selon Tebboune, subit les contrecoups des chocs déstabilisateurs affectant le monde actuel. Un monde qui s’est éloigné des repères du droit international. « La stabilité déjà fragile dans des pays tel que le Mali s’est subitement dégradée au lendemain de la crise en Libye, sans parler du Niger qui n’a pas échappé, comme nous le savons tous, aux attaques meurtrières contre son armée », a-t-il noté en évoquant également les récents attentats terroristes au Burkina Faso. Il a relevé que l’instabilité a fini par gagner tout le Sahel « en dépit des efforts courageux des pays concernés » dans la lutte contre le terrorisme.

« Stratégies de lutte contre le terrorisme »

Et, il a réitéré la solidarité de l’Algérie avec les pays du Bassin du lac Tchad qui font face « avec le même courage et détermination, aux actes subversifs de Boko Haram à travers la Force multinationale mixte ». Il a salué les efforts des pays affectés par « cette violence barbare ». « Comme je salue également les initiatives prises récemment pour développer les stratégies de lutte contre le terrorisme au Sahel, tant au niveau militaire que sur le plan politique, économique et diplomatique », a-t-il ajouté. Le 13 janvier 2020, les chefs d’Etat des pays du Sahel (G5 Sahel) se sont réunis à Pau, en France, avec le président français Emmanuel Macron, ont annoncé le renforcement de la coopération militaire dans la lutte contre le terrorisme, « clarifié » leur position sur la présence militaire française au Sahel et salué « l’appui crucial » des Etats Unis.