Le premier ministre Abdelaziz Djerad a évoqué, ce mardi 11 février devant les députés de l’APN, la situation actuelle économique de l’Algérie en communiquant quelques chiffres. « La situation financière du pays est fragile et tributaire des fluctuations du marché mondial des hydrocarbures. Le recul des cours pétroliers et du volume des exportations des hydrocarbures ont aggravé le déficit budget de l’Etat. Le déficit de la balance commerciale a augmenté pour atteindre 10 milliards de dollars fin 2019. Les réserves de changes sont en recul de 17 milliards de dollars la même année. La dette publique intérieure est en hausse aussi. Elle a atteint 45 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2019, contre 26 % en 2017», a-t-il détaillé en présentant son plan d’action. Il a évoqué aussi « les incidences financières » qualifiées d’importantes résultant « des décisions et engagements pris en 2019qui s’élèvent à 1000 milliards de dollars, « en l’absence des financements nécessaires à leur couverture ». Selon lui, le gouvernement saura faire face « avec responsabilité et constance », à la situation « difficile et délicate » que connait l’Algérie au plan socio-économique. Il a ajouté que le gouvernement va s’employer à éliminer « les dérives ayant marqué la gestion des affaires publique de l’Etat et les incidences négatives des forces non constitutionnelles sur la décision politique et économique du pays ». Djerad parlait de la période d’Abdelaziz Bouteflika. « Notre pays a connu ces dernières années une gestion catastrophique de l’Etat et des pratiques autoritaires qui ont conduit au pillage des richesses et à la destruction méthodique des entreprises et de l’économie ainsi qu’à la marginalisation des compétences nationales honnêtes », a soutenu le Premier ministre. Des pratiques qui, selon lui, ont secoué les fondements de l’Etat et menacé l’unité du peuple.
« Dispositions fiscales injustes «
Abdelaziz Djerad a, par ailleurs, annoncé avoir proposé au président de la République la préparation d’un projet de loi de finance complémentaire pour « traiter les dysfonctionnements contenus de la loi de finance 2020 ». Il a parlé de l’annulation des « dispositions fiscales injustes envers les salariés exerçant au Sud du pays et certaines professions libérales». « Ces dispositions visaient à semer la confusion », a-t-il dit. Ces dernières semaines, les avocats ont protesté contre les nouvelles mesures fiscales retenues dans la loi de finance 2020. Slimane Chenine, président de l’APN, a réagi après cette déclaration du Premier ministre en soulignant que l’APN, qui a voté la loi de finance 2020, ne peut pas être contre les intérêts de l’Etat.