Les regroupements restent la principale cause de transmission du Covid-19 en Algérie, selon Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé et la Reforme hospitalière. Interviewé par la radio algérienne, ce jeudi 21 mai 2020, le ministre a cité les fêtes de mariage et les funérailles, en évoquant l’exemple de la wilaya de Médéa où plusieurs personnes ont été contaminées lors d’une soirée funèbre sous une tente ainsi que les wilayas de Sétif et de Bordj Bou Arreridj. Il a expliqué que les mesures prises pour l’Aid El Fitr, comme l’interdiction de circulation motorisée, visent à éviter les déplacements et les regroupements familliaux. «
Dès l’Aid, le masque deviendra obligatoire. C’est symbolique. Rien ne peut remplacer cette barrière contre le Coronavirus.Cela contribuera à l’élévation de la compréhension du danger. Nous avons un grand stocks de masques au niveau de la PCH, Pharmacie centrale des hôpitaux. Nous allons dès aujourd’hui mettre un grand nombre de masques en circulation. L’opération sera lancée à Alger et Blida. Il s’agit de 5 millions de masques prélevés des stocks de la PCH. Nous pourrions mettre 5 autres millions la semaine prochaine », a-t-il annoncé.
Il a évoqué les centres de formation professionnelle et les chambres d’artisanat qui sont entrain de fabriquer des masques par dizaines de milliers au niveau des 48 wilayas. « Nous pourrons passer à 500.000 masques par jour et jusqu’à un million par jour(…). Il s’agit de masques alternatifs qui peuvent être lavés ou désinfectés en les mettant dans de l’eau bouillie pendant trente minutes. Pour les masques importés, le prix ne devrait pas dépasser les 90 dinars l’unité. Pour les masques fabriqués au niveau des centres de formation professionnelle, le prix ne dépassera les 40 dinars. Pour le moment, les masques vont être donnés. C’est une opération qui vise à susciter l’intérêt pour développer plus l’activité dans les foyers, les centres de formation professionnelle et les chambres d’artisanat pour répondre aux besoins », a-t-il détaillé.
« Porter un masque n’est pas une contrainte énorme »
La baisse des décès causés par le Covid-19 est, selon le ministre de la Santé, expliquée par l’adoption du protocole de traitement à base de chloroquine. Il a précisé qu’il existe actuellement 26 centres de prélèvements au niveau national et plus des tests sont effectués, plus le nombre de cas confirmés découverts est important.
« Il n’y a aucun plan de déconfinement mis en place pour l’instant. Nous sommes sur un plateau en dents de scie. Il n’y a pas eu de montée. C’est une cloche, on est presque au sommet plus au moins stable avec moins de 200 cas positifs par jour. Jusqu’à quand? Jusqu’à la fin du génie évolutif de cette maladie. Elle va évoluer pendant un certain temps, certains parlent de deux mois, d’autres de six mois. Si la décrue commence et que le nombre de cas va baisser d’une manière durable, à ce moment là, moment consensuel, on va engager des mesures de déconfinement graduel, mais on ne saura jamais quand. Les scientifiques vous le disent, même si on met fin au Covid-19, on n’est pas à l’abri d’une résurgence. Le masque et les mesures resteront donc obligatoires », a prévenu Abderrahmane Benbouzid, en soulignant que le ministère de la Santé en concertation avec le comité scientifique chargé de suivre la pandémie a une idée sur la manière d’entamer le déconfinement dans le cas où la décision serait prise par le gouvernement.
Il a fait un plaidoyer pour la reprise des activités notamment dans les hôpitaux et a annoncé l’organisation des examens pour les étudiants en paramédical et pour les résidents avant la fin du mois de juin « Je lance à la population qui doit se rendre compte qu’il y a véritablement un danger et que porter un masque n’est pas une contrainte énorme, ça irrite, ça gène, mais c’est la solution pour mettre fin à l’épidmie », a appuyé le ministre de la santé n’écartant pas la probabilité d’une deuxième vague de la pandémie.