Affaire de Mustapha Bendjama avec l'ex Wali : la Cour de justice confirme l'amende - Radio M

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Affaire de Mustapha Bendjama avec l’ex Wali : la Cour de justice confirme l’amende

Radio M | 20/12/23 13:12

Affaire de Mustapha Bendjama avec l’ex Wali : la Cour de justice confirme l’amende

La Cour de justice d’Annaba a confirmé le jugement du tribunal de première instance contre le journaliste, rédacteur en chef du Provincial, Mustapha Bendjama dans l’affaire dite du « mariage clandestin ».

Après avoir été condamné par défaut à un an de prison ferme et une amende, en décembre 2022, le journaliste a été jugé de nouveau en juillet 2023. A l’issue de son procès en opposition, il a été condamné, le 16 juillet dernier, à une amende de 30 000 dinars et une somme de 50 000 dinars de dédommagement au trésor public. Ce jugement a été confirmé par la Cour d’appel, ce 19 décembre. Le procureur près la Cour d’Annaba avait requis contre lui une peine d’un an de prison ferme. 

Mustapha Bendjama est poursuivi par l’ex-Wali d’Annaba, Djamel Eddine Berimi, pour « diffamation » et « atteinte à l’ordre public » pour avoir révélé des dépassements pendant la période du confinement lié au Covid19.

Cette affaire remonte à la période du confinement pendant le Covid 19 lorsque le journaliste a voulu épargner qu’une catastrophe sanitaire se produise à Annaba. En effet, Mustapha Bendjama avait révélé, en mars 2020, la tenue d’une fête de mariage dans la salle des fêtes « Atlas » en infraction des mesures sanitaires imposées par le gouvernement.

La justice lui reproche avoir diffusé une vidéo en direct sur son compte Facebook rapportant les témoignages des citoyens. On lui reproche aussi avoir publié un article dans Le Provincial, dont il est le rédacteur en chef, et avoir fait des déclarations à la chaine de télévision Al Hadath sur le même sujet.

Le journaliste le plus harcelé

Depuis 2019, Mustapha Bendjama a été poursuivi dans une dizaine d’affaires en lien avec son travail de journaliste. En détention depuis le 19 février 2023, il a été jugé dans trois affaires en une année. Il a été condamné dans une première affaire à vingt mois de prison, dont huit mois ferme. Dans une seconde affaire, il a été condamné à six mois de prison ferme. Son procès en appel se tiendra le 28 décembre prochain à la Cour de Constantine. Considérant son maintien en détention illégal, depuis le 7 novembre, ses avocats ont introduit une demande de remise en liberté. Celle-ci n’a pas encore abouti. Le pôle pénal spécialisé de Constantine et la Cour de justice de Constantine se sont déclarés incompétent pour statuer. La demande sera transférée au ministère public, selon les avocats du journaliste.

Dans un communiqué, le CPJ a appelé le gouvernement algérien à libérer immédiatement le journaliste. Par la voix de son directeur des programmes, Carlos Martinez de la Serna, le CPJ a considéré qu’« inculper le journaliste emprisonné dans trois procès différents en moins d’un an est tout simplement cruel et démontre le niveau d’intolérance du gouvernement algérien à l’égard de la liberté de la presse ».