Le président tunisien Kais Saied, a réagit mardi au sujet des affrontements qui ont éclaté entre Tunisiens et migrants subsahariens dans la ville côtière de Sfax pendant plusieurs jours.
Son intervention s’est articulé sur la situation sécuritaire à Sfax, suite à la mort d’un Tunisien poignardé lundi soir, dont une vidéo a été relayée sur les réseaux sociaux, fait craindre une escalade des violences entre les deux parties.
Le chef de l’Etat a affirmé dans ce cadre que la Tunisie est un Etat qui n’accepte sur son territoire que ceux qui se conforment à ses lois, « comme elle refuse de servir de zone de transit ou de terre de peuplement à ceux qui y arrivent en provenance de nombre de pays africains, de même qu’elle refuse qu’elle soit la gardienne de frontières autres que les siennes ».
Kais Saied a ajouté qu’ « il existe des réseaux criminels que l’État tunisien est tenu de démanteler, et qu’il existe de nombreux indices que cette situation n’est pas normale, se posant la question de savoir comment ces nouveaux arrivants en Tunisie peuvent-ils parcourir des milliers de kilomètres et se rendre dans une ville précise ou un quartier déterminé, et se demandent si ceux-ci connaissent-ils ces villes ou ces quartiers pendant qu’ils sont dans leur pays, et s’ils sont des migrants pu des personnes poussées hors de leurs frontières par des groupes criminels qui font commerce de leur misère et de leurs organes et visent, avant ceci et cela, la paix civile en Tunisie » , selon ses dires.
Dans le même contexte, le président a appelé « à la nécessité d’imposer le respect de la loi à ceux qui exploitent ces misérables en Tunisie, ajoutant que la location des logements aux étrangers, dicte d’en informer les autorités sécuritaires, outre le fait que l’emploi est régi par les législations tunisiennes ».
La situation des subsahariens en Tunisie s’est détériorée ces derniers mois à la suite d’un discours jugé raciste du président tunisien, pourfendant l’immigration clandestine et la présentant comme une menace démographique pour son pays. Le chef de l’État a affirmé, le 21 février dernier, que la présence de « hordes » d’immigrés clandestins venant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes ». Des propos que Kais Saied a réitéré le 26 juin, parlant de migrants qui « terrorisent » les citoyens.
Plusieurs ONG locales et internationales avaient dénoncé « ces discours de haine et d’intimidation contre les migrants subsahariens » qui contribuent à la mobilisation « contre les groupes les plus vulnérables et alimentent des comportements violents à leur encontre ».