Un bras de fer oppose depuis lundi 16 février la direction d’Air Algérie au personnel navigant commercial (PNC) de la compagnie, occasionnant l’annulation de 11 vols internationaux et nationaux , des retards interminables et des voyageurs outrés par la situation.
Lundi 16 février, le personnel PNC de la compagnie décide d’observer un « débrayage » de trois heures en début de matinée pour réclamer de meilleures « conditions socioprofessionnelles. » « Nous avions tenu une réunion avec la direction il y’a une quinzaine de jours pour aborder certaines questions relatives aux conditions de travail, dont la surprogrammation qui touche le personnel naviguant et qui peut avoir des conséquences sur la sécurité des passagers. » a expliqué à Radio M Post, Farid Boucetta le président du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNCA). « Nous n’avons jamais abordé la question salariale », tient-il, a ajouté. « La direction générale laisse croire que nous réclamons des augmentations de salaire, alors que c’est faux. Nous réclamons juste de meilleures conditions de travail. »
« Mouvement illégal«
Pour la direction général d’Air Algérie, l’action du personnel naviguant est perçue comme un «mouvement illégal.» Après avoir fait constater lundi par un huissier de justice « l’abandon de poste » du personnel navigant, la direction décide une « suspension conservatoire » contre 62 personnes. « Nous n’avons jamais abandonné nos postes, puisqu’on est confiné depuis lundi dans notre bloc opératoire », se défend M Boucetta. « L’abandon de poste se constate sur l’appareil et non pas sur le lieu de travail », explique Amine Andalousie responsable de la communication d’Air Algérie à Radio M Post. Pour la direction de la compagnie nationale la revendication du personnel naviguant est purement financière. « La direction persiste et maintien ce que nous avion déjà affirmé, c’est-à-dire que le personnel PNC réclame une augmentation salariale », a-t-il confirmé tout en dénonçant la compagne de dénigrement menée contre le personnel navigant non gréviste, présenté comme n’ayant pas encore achevé sa formation. « Air Algérie fait voler un personnel qui a terminé sa formation et qui est diplômé. », a déclaré Amine Andaloussi.
Et maintenant ? Pour le président du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNCA), pas question « d’un retour à la normal si la direction ne lève pas les suspensions qui touchent leurs collègues ». En face la direction d’Air Algérie ne l’entend pas de cette oreille: Tout en se disant « ouverte au dialogue », la direction a décidé de durcir le ton en déposant plainte contre le syndicat.