Alger et Tunis proposent leur médiation pour régler la crise en Libye, rejettent "le deal du siècle" - Radio M

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Alger et Tunis proposent leur médiation pour régler la crise en Libye, rejettent « le deal du siècle »

Ghada Hamrouche | 02/02/20 19:02

Alger et Tunis proposent leur médiation pour régler la crise en Libye, rejettent « le deal du siècle »

L’Algérie et la Tunisie se sont mis d’accord pour lancer une nouvelle initiative en vue de régler la crise en Libye, un pays voisin. « Nos points de vue convergent pour que la solution à la crise viennent des libyens. La Libye doit être éloigné de toute intervention étrangère et il faut empêcher le déversement des armes. L’Algérie et la Tunisie se proposent de rencontrer toutes les parties libyennes pour aborder toutes les questions. Les rencontres peuvent se faire en Algérie ou en Tunisie pour aller vers une nouvelle phase. Nous devons aider nos frères libyens à construire de nouvelles institutions pour aller ensuite vers des élections générales et vers la constrution de bases pour un Etat libyen démocratique à condition que cette proposition soit acceptée par ceux qui dominent la décision, à partir de l’extérieur, en Libye que ce soit l’ONU ou les pays européens », a déclaré le président Abdelmadjid Tebboune, lors d’une conférence de presse commune, à Alger, avec son homologue tunisien Kaïs Saiëd, ce dimanche 2 février. Alger et Tunis ont déclaré rejeter « le deal du siècle » proposé par le président américain Donald Trump à propos de la Palestine. « Les deux Etats exigent l’application de ce qui a été décidé auparavant, à savoir un Etat plastinien indépendant dans les frontières de 1967 avec Jérusalem pour capitale », a précisé le chef d’Etat algérien.

Une aide de 150 millions de dollars à la Tunisie

Au plan bilétarale, les deux pays ont décidé de poursuivre coopération en matière de lutte contre le terrorisme. « La sécurité et la stabilité de la Tunisie et de l’Algérie sont intrinsèquement liées. Nous allons activer tous les mécanismes de lutte antiterroriste dans les zones frontalières. Nous nous sommes entendus pour développer ces zones et oeuvrer pour une complémentarité économique entre nos deux pays », a soutenu le chef d’Etat algérien. Tebboune a annoncé que l’Algérie est prête à apporter toute son aide à la Tunisie « qui traverse une conjoncture difficile tant au plan financer qu’économique ». « Nous avons pris la décision de déposer 150 millions de dollars dans la banque centrale de Tunisie et la poursuite de facilitations de paiement de l’approvisionnement en gaz et en hydrocarbures en attendant que la Tunisie traverse ses difficultés », a-t-il annoncé. Pour sa part, le président tunisien, qui se déplace pour la première fois à l’étranger depuis son élection en octobre 2019, a appelé pour la recherche de « nouveaux instrumentx » dans l’action commune entre les deux pays. « Il y a eu des expériences, certaines n’étaient pas réussies et d’autres relativement réussies. Il est donc nécessaire d’en déterminer les causes. Nous sommes un seul peuple ayant en partage la même histoire et le même avenir. Je ne doute aucunement que nous allons réaliser les aspirations et les attentes de nos jeunes », a-t-il déclaré. Enfin, Abdelmadjid Tebboune a annoncé qu’il se rendra en Tunisie accompagnée « d’une importante délégation » après la désignation d’un nouveau gouvernement à Tunis.