Le syndicat des éditeurs de l’information (S.E.I) a déploré la situation de la presse en Algérie sur le plan professionnel, juridique et économique. Dans un communiqué, publié mardi 01 février, le syndicat a dressé un bilan désastreux de la situation, où plusieurs médias sont au bord de la faillite, et a imputé la responsabilité au ministère de la communication.
D’après un communiqué qui ressort d’une rencontre des membres du syndicat avec des éditeurs de presse (quotidiens, hebdomadaires, journaux électroniques), plusieurs d’entre eux se disent au bord de la faillite en raison d’une injustice dans la répartition de la publicité publique et le retard dans la régulation du cadre juridique du secteur médiatique.
A cet effet, le syndicat a imputé la responsabilité au ministère de la communication qui, selon lui, n’a pas fait d’effort pour réguler le secteur. « Depuis plus de deux ans, le ministère de la Communication n’a pu faire avancer les réformes du secteur. Au contraire, la politique de tergiversations et de gestion avec les promesses reste maître de la situation », indique le communiqué.
Le syndicat a également accusé le ministre de la communication, Mohamed Bouslimi d’organiser des rencontres « sélectives » sous « couvert de concertations « , tout en rappelant que cela contredit les instructions du Président de la République « qui a appelé les ministères à ouvrir un dialogue réel et sérieux avec des partenaires professionnels«
Sur le plan économique, le syndicat explique que cette situation est due à « la répartition inéquitable de la publicité institutionnelle publique », qui se situe, d’après lui, « en dehors de toutes les normes professionnelles et commerciales reconnues ».
Sur le plan juridique, le syndicat est revenu sur les deux projets de loi sur l’information et l’audiovisuel, soulignant que ces derniers n’ont pas « fait l’objet d’une discussion approfondie par les gens de la profession, ni par les partenaires sociaux. Contrairement aux récentes déclarations du ministre de la communication ».
Enfin, le syndicat a appelé le président de la République Abdelmadjid Tebboune à intervenir afin « de sauver les institutions médiatiques de la faillite ».
En contrepartie, il a affirmé « sa disponibilité permanente à défendre les intérêts suprêmes du pays et les valeurs immuables de la société face aux campagnes médiatiques visant l’Algérie ». Il a même invité « tous les éditeurs, journalistes et acteurs du secteur à faire preuve de vigilance médiatique, afin d’assurer la sécurité des médias en Algérie ».
Yamina Bair