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Algérie : des rapporteurs de l’ONU dénoncent l’intimidation de militants des droits humains

Radio M | 12/02/24 10:02

Algérie : des rapporteurs de l’ONU dénoncent l’intimidation de militants des droits humains

Une lettre adressée en octobre dernier par un groupe de rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les droits de l’homme au gouvernement algérien fait état d’actes d’intimidation et de représailles préoccupants à l’encontre de défenseurs des droits humains dans le pays.

Ces actes font suite à une visite en Algérie, du 16 au 26 septembre 2023, du Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association, M. Clément Nyaletsossi Voule, qui y a rencontré plusieurs militants. 

Parmi les cas cités, l’arrestation début octobre à Tiaret de M. Ahmed Manseri, chef de la section locale dissoute de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), aujourd’hui libéré. M. Manseri avait été placé en détention provisoire au titre de la législation antiterroriste algérienne.

La lettre des experts indépendants de l’ONU cite également le cas de M. Malik Riahi, blogueur et militant du Hirak – mouvement de contestation populaire de 2019-2020 en Algérie. Malik Riahi a été convoqué au commissariat au lendemain de sa rencontre avec M. Voule, et interrogé sur le contenu de leur entretien, « en violation des normes internationales » selon les rapporteurs.

Des actes de filature et d’intimidation ont par ailleurs visé M. Kassem Said, défenseur des droits humains, et son épouse Mme Chahrazad Ben Fryawa après leur réunion avec le Rapporteur spécial à Oran.

Les rapporteurs spéciaux expriment dans leur lettre leur « profonde préoccupation » face à ces actes, qui constitueraient des « représailles » pour avoir coopéré avec les mécanismes onusiens des droits de l’homme.

Ils soulignent également leur inquiétude quant à « l’usage abusif » de la législation antiterroriste algérienne contre les défenseurs des droits humains.

La communication conjointe appelle ainsi le gouvernement algérien à garantir la protection des militants et leur capacité à poursuivre leur action légitime en faveur des droits humains, ainsi qu’à enquêter sur les actes d’intimidation mentionnés.