Algérie-Mali : Rehabi dénonce le discours inapproprié de Bamako - Radio M

Radio M

Algérie-Mali : Rehabi dénonce le discours inapproprié de Bamako

Radio M | 06/01/24 19:01

Algérie-Mali : Rehabi dénonce le discours inapproprié de Bamako

La crise ouverte entre l’Algérie et le Mali continue de susciter les réactions. Outre le rappel des ambassadeurs des deux pays, la rhétorique employée de part et d’autre traduit un climat de défiance grandissant. 

S’exprimant à la télévision Ennahar, l’ancien diplomate algérien Abdelaziz Rahabi s’est dit « surpris » par le discours des autorités maliennes lorsqu’elles ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie. « C’est une rhétorique qui ne sied pas à un pays voisin et ami et un État avec lequel nous n’avons jamais eu de crise diplomatique depuis son indépendance », a-t-il déploré.

Il rappelle au passage le rôle d’intermédiaire joué par Alger dans le conflit malien depuis 1963, « à chaque fois à la demande » de Bamako. Et oppose un démenti aux accusations proférées par le gouvernement de transition : « L’accord d’Alger de 2015 a garanti la stabilité et l’intégrité territoriale du Mali pendant 8 ans et l’Algérie n’a aucune responsabilité dans les problèmes qui peuvent survenir entre les mouvements du nord et le gouvernement central ».

Côté malien justement, l’influent imam Mahmoud Dicko a vigoureusement nié les soupçons de « collusion avec les rebelles » ayant entaché son récent voyage à Alger. Dans une vidéo, il rapporte textuellement les propos accusateurs des autorités de transition : « Ceux qui parlent en leur nom ont annoncé qu’un imam du pays est actuellement en Algérie, qu’il s’entretient avec les rebelles, qu’il leur distribue de l’argent ». 

Des allégations « graves » qu’il réfute catégoriquement, expliquant avoir répondu à l’invitation du président Abdelmadjid Tebboune dans un objectif de médiation avec les groupes armés. Médiation qui a capoté suite au refus du Premier ministre malien de faire le déplacement.

Sur fond de cette escalade verbale, le rapprochement ostensible du Mali avec le Maroc, rival régional de l’Algérie, ajoute à la tension ambiante. La brouille ouverte entre Alger et Bamako prend ainsi une dimension géopolitique inquiétante.