Réuni dimanche sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, le gouvernement algérien a affiché de grandes ambitions pour moderniser l’économie nationale, avec plusieurs réformes d’envergure à la clé.
Secteur stratégique, l’exploitation minière a été l’un des grands sujets du conseil. Alors qu’un projet de loi était dans les tuyaux pour encadrer ce secteur, le président Tebboune a décidé de le mettre en suspens. Son objectif : impliquer davantage les experts locaux pour optimiser la gestion de cette manne minière, au bénéfice des opérateurs algériens. Le chef de l’Etat mise en effet sur ce secteur pour stimuler le développement industriel du pays.
Autre chantier phare : la réforme du système bancaire, qualifiée de « profonde » par M. Tebboune. Concrètement, l’Etat algérien s’apprête à ouvrir le capital de deux grandes banques publiques, le CPA (Crédit Populaire d’Algérie) et la BDL (Banque de Développement Local). Un coup de pouce du secteur privé qui doit permettre d’insuffler des méthodes de gestion plus modernes et concurrentielles, ainsi qu’une meilleure qualité de service pour la clientèle. Cette « privatisation partielle » sonne comme une petite révolution dans le paysage bancaire national.
Parmi les autres mesures discutées, la volonté affichée de lutter contre la bureaucratie dans l’octroi de terrains industriels aux investisseurs étrangers. L’idée est d’accélérer les projets grâce à une agence dédiée, l’ANPI (Agence nationale de promotion des investissements).
Enfin, dernier motif de satisfaction : l’Etat algérien a promis de soutenir financièrement les pêcheurs récemment touchés par des intempéries, en explorant des mécanismes juridiques pour mieux les protéger à l’avenir.
Une feuille de route ambitieuse donc pour le gouvernement, dont la concrétisation sera scrutée de près dans les prochains mois. Car derrière les effets d’annonce, certains économistes s’interrogent sur la volonté réelle d’ouverture de l’appareil d’État algérien, habitué à un contrôle centralisé de l’économie. Les actes devront suivre les paroles.