Depuis la prison d’El Harrach où il se trouve en détention provisoire depuis le 18 avril 2019, l’ancien candidat à la présidentielle, le Général-l major Ali Ghediri s’adresse au Président de la République Abdelmadjid Tebboune dans une lettre ouverte.
En préambule, Ali Ghediri rappelle que sa demande de liberté lui a été refusé une quatrième fois. « Après une année de détention, l’on est venu me signifier, pour la quatrième fois consécutive, la prorogation, nonobstant la forme, de la durée de « confinement politique » auquel je suis soumis et désigné par euphémisme mandat de dépôt, cette mesure exceptionnelle que le législateur, conscient de l’usage abusif qui pourrait en être fait, a, par prévenance, soumise à des conditions strictes et bien définies. », écrit-il.
Il s’en suit un plaidoyer pour l’édification d’une république démocratique : « J’ose dire, malgré mon état de ‘‘confiné politique’’ et face à l’acharnement dont je fais l’objet, que je ne suis pas sans croire que l’on ne saurait assurer une transcendance politique réelle -indispensable élan salvateur pour l’édification d’une république nouvelle authentiquement démocratique- sans liberté et sans justice ; elles en sont le socle. Je reste par ailleurs convaincu que sans une solide détermination et sans un engagement sans faille pour la concrétisation de la rupture avec ce système, le risque est grand de perdre ce qui donne sens à notre existence en tant qu’individus, que génération et que nation ».
En l’absence de « garde-fous institutionnels », « les ressentiments personnels et les ambitions inhibent les consciences et laissent libre cours à l’omnipotence pour s’imposer aux lieu et place des lois et règlements régissant l’ordre républicain. Il devient alors loisible aux maîtres du moment d’instrumentaliser les institutions et les organismes de l’État et d’en soumettre le fonctionnement à leur seul bon vouloir. Telle est la vérité », assène-t-il.
Pas de doute pour le Général-major Ali Ghediri, son incarcération est « politique ». « C’est d’une décision éminemment politique dont il s’agit car seule la politique se considère, quand elle est pratiquée dans de pareilles conditions, aux règles morales, non tenue. De la sorte, d’honorables citoyens, serviteurs toute une vie durant de l’État, autant moralement intègres que patriotes engagés, se retrouvent arbitrairement taxés de traîtres à la Nation et, par la seule omnipotence des décideurs, sont jetés sans preuve aucune en pâture à la vindicte populaire, coupables de crimes qui n’ont d’existence que dans l’imaginaire des commanditaires », dénonce le général-major à la retraite.
Ali de conclure qu’il a écrit cette lettre pour lancer un appel « pour une justice équitable, sereine et diligente qui puisse s’exercer sans injonctions d’où qu’elles puissent émaner. «