La rumeur insistance sur l’imminence d’une amnistie des détenus du Hirak s’est renforcée ce jeudi matin dans le milieu de la justice. Des avocats ont subitement changé leur agenda de la journée ce matin à la cour d’Alger du Ruisseau. Ils ont décidé de rendre visite à leurs mandants détenus du Hirak pour les prévenir d’une probable issue à leur sort dans les prochaines heures.
Une nouvelle précise a fait le tour des salles d’audience, en marge du procès en appel de notre collègue Kenza Khattou, selon laquelle les parquets préparaient à travers tout le pays les listes des détenus politiques qui devraient être libérés ce week-end en vertu d’une d’amnistie présidentielle sur le point d’être annoncée.
Ce scénario s’est déjà produit à deux reprises durant l’ère de Abdelmadjid Tebboune, le 02 janvier 2020 quelques jours après son investiture, et le 18 février 2021 après la reprise de ses activités post-covid.
Toutefois, les élargissements n’avaient à chaque fois touchée qu’une partie des détenus politiques, ne permettant jamais au compteur de revenir à zéro. Il y a 310 détenus considérés par la LADDH (Said Salhi) comme emprisonnés pour leurs opinions ou leurs activités politiques dans le Hirak ou plus largement dans l’opposition. Un compartiment « criminalisé » de détenus politiques a été créé en 2021 avec l’article 87 bis du code pénal, utilisé abusivement à titre rétroactif, et le classement des deux organisations MAK et Rached comme terroristes.
Une amnistie des détenus politiques, s’il elle devait survenir, pose la question de la poursuite de cette procédure en criminelle auprès du pole spécial auprès du tribunal de Sidi M’hamed. Plusieurs avocats défenseurs des droits de l’hommes ont prévenu ces dernières semaines d’une volonté des autorités de séparer des « détenus du Hirak », de détenus assimilés à des organisations classées terroristes.
Par Samy Injar