À deux jours de Yennayer, nouvel an amazigh, le Collectif des familles des détenus de Larbaa Nath Irathen sonne la mobilisation. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, il appelle à une grève générale le 11 janvier en signe de solidarité avec les « concitoyens incarcérés ».

« Nous ne pouvons rester silencieux alors que nos frères et sœurs passent une autre année derrière les barreaux, loin de leurs proches et privés de leur liberté pour avoir défendu des idéaux qui leur sont chers », peut-on lire. 

Cet appel intervient dans un contexte particulier pour la petite localité de Larbaa Nath Irathen. Le 11 août 2021, le militant Djamel Bensmaïl, venu prêter main forte aux pompiers débordés par de violents incendies, était lynché par la foule avant d’être brûlé vif. Suite à ce drame, un procès controversé aboutissait à des dizaines de condamnations à mort, provoquant la colère des familles. 

Aujourd’hui, le Collectif entend catalyser l’indignation autour du sort de ces détenus « arbitrairement transférés vers des prisons reculées », qui subissent selon lui « un déracinement cruel et une double peine ». Outre cette grève symbolique, il annonce la multiplication d’ « actions à l’étranger » – manifestations, conférences, sit-in – pour que la situation critique des prisonniers ne tombe pas dans l’oubli auprès de la communauté internationale.

Deux ans et demi après le lynchage de Djamel Bensmaïl, Larbaa Nath Irathen semble toujours sous le choc, paralysée par le traumatisme. La plaie ne pourra se refermer que lorsque la lumière sera faite sur ce drame, estime le Collectif des familles. Sa mobilisation ne faiblira pas « tant que justice ne sera pas rendue aux détenus comme à Djamel Bensmaïl ».