Assassinat de Boudiaf et son épouse : les révélations explosives de Nezzar avant sa mort - Radio M

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Assassinat de Boudiaf et son épouse : les révélations explosives de Nezzar avant sa mort

Radio M | 08/01/24 19:01

Assassinat de Boudiaf et son épouse : les révélations explosives de Nezzar avant sa mort

Les récentes confidences posthumes du défunt général Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense, font resurgir de lourds soupçons sur son implication présumée dans deux assassinats : celui du président Mohamed Boudiaf en 1992 et celui de son épouse quelques années plus tôt.

C’est ce qu’affirme le journaliste Saad Bouakba dans un article-choc publié cette semaine, rapportant une longue conversation qu’il a eue avec Nezzar il y a quelques mois. Une discussion durant laquelle l’ex-puissant général se serait livré à des révélations troublantes.

Concernant l’assassinat de Boudiaf, abattu par un de ses gardes du corps lors d’un rassemblement public le 29 juin 1992, le général Nezzar aurait catégoriquement nié en être le commanditaire : « Rien ne pouvait se produire sans ma connaissance préalable en tant que ministre de la Défense à l’époque », aurait-il déclaré. 

Pourtant, nombreux sont ceux qui le soupçonnent d’avoir ourdi le coup fatal contre Boudiaf, qui critiquait alors ouvertement l’armée et ses généraux « féodaux ». La famille du défunt président a d’ailleurs porté plainte en France contre Nezzar pour son implication présumée.

Autre assassinat troublant évoqué : celui de la propre femme de Nezzar, tuée dans des circonstances mystérieuses par balle à leur domicile. Bien que le général ait démenti avec véhémence en être l’auteur, affirmant que Bouakba se trouvait dans son bureau au moment des faits, les langues ne cessèrent de charrier à son sujet…

Outre ces assassinats troublants, le général Nezzar se serait également livré à d’autres confidences étonnantes lors de ses échanges avec le journaliste Bouakba. 

Il aurait notamment nié avoir été un officier de l’armée française avant de rejoindre le camp algérien, comme certains le prétendent : « J’ai formé des combattants algériens dans la région de Kaf. Les rumeurs comme quoi j’aurais été un agent français sont absurdes et infondées », se serait-il défendu.

L’ex-ministre de la Défense se serait par ailleurs présenté comme une victime des luttes de pouvoir sous Bouteflika, dénonçant un « acharnement » contre ses fils et des tentatives de représailles pour ses positions politiques jugées gênantes par le clan présidentiel.

Bien que spectaculaires, ces révélations posthumes appellent à la plus grande prudence. Elles émanent d’un général aigri par sa mise à l’écart sous Bouteflika et aucune preuve tangible n’est avancée pour les corroborer. 

Elles mettent néanmoins en lumière les fractures du sérail algérien et les règlements de compte qui continuent de hanter la scène politique, plus de trente ans après la mort de Boudiaf. Au-delà des accusations troubles formulées par Nezzar, c’est toute une facette obscure du pouvoir algérien qui resurgit.