Assassinat de Djamel Bensmail : les familles des condamnés dénoncent un procès inéquitable - Radio M

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Assassinat de Djamel Bensmail : les familles des condamnés dénoncent un procès inéquitable

Radio M | 11/11/23 12:11

Assassinat de Djamel Bensmail : les familles des condamnés dénoncent un procès inéquitable

A Larbaa Nath Irathen, les familles des condamnés dans l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmail dénoncent un procès inéquitable. Une grève générale accompagnée d’une manifestation a été observée, le 9 novembre.

« Nous ne sommes pas des terroristes », scandaient les mamans des personnes condamnées, dans l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmail, comme le montre une vidéo postée sur les réseaux sociaux.   

102 personnes ont été jugés par la Cour d’appel d’Alger, la mi-octobre, dans le meurtre du jeune Djamel Bensmail pendant les incendies de l’été 2021 en Kabylie. Le jeune homme, pris par erreur pour un pyromane, a été lynché à mort et brûlé à la place Larbi Ben Mhidi dans la commune de Larbaa Nath Irathen.

Le verdict a été très lourd. La cour d’appel a prononcé la peine capitale contre 38 accusés, des peines entre 3 et 10 ans de prison contre 23 accusés, de 20 ans de prison contre 6 accusés. 26 accusés, ont par ailleurs, bénéficie d’un acquittement.

Les accusés sont poursuivis pour les chefs d’inculpation d’« homicide volontaire avec préméditation, délit d’agression portant atteinte à l’intégrité territoriale et complot ».

Ils sont également poursuivis pour « actes terroristes et subversifs attentatoires à la sécurité de l’État, à l’unité nationale et à la stabilité des institutions ainsi qu’à leur fonctionnement normal, en semant la terreur au sein de la population et en créant un climat d’insécurité par l’agression morale et physique contre les personnes, mettant leurs vies et leurs biens en danger ».

Le collectif des familles des détenus de Larbaa Nath Irathen a appelé, dans un communiqué, à une grève générale le 9 novembre dans toute la commune de Larbaa Nath Irathen. Les familles des détenus dénoncent un procès inéquitable et des accusations infondées :

« Notre rejet catégorique de l’illégalité du procès vient du fait que les autorités sécuritaires, en premier lieu, et les autorités judiciaires en second lieu, ont accusé à tort l’ensemble des accusés, sans aucune preuve formulée dans le dossier, à tous les niveaux de l’enquête préliminaire, et complémentaire d’appartenance à des organisations terroristes, et du fait d’avoir organisé un complot visant la sécurité de l’Etat en provoquant les incendies en Kabylie en aout 2021 », indique le communiqué.

Les familles dénoncent également une manipulation de l’opinion publique, dans cette affaire, à travers les médias officiels. En effet, la télévision publique avait diffusé les arrestations et les interrogatoires des accusés avant le procès.

 « Ces accusations se sont ajoutées à une propagande médiatique officielle, dont les responsables doivent être traduits en justice, où il est question d’un complot soutenu par des puissances ennemies. Cela vise à façonner une opinion publique, qui condamnera de fait les accusés avant la tenue de leur procès », ajoute le communiqué.

Dans un passage sur Berbère Télévision, l’avocat de la défense Aissa Hamchache, a relevé un manque de preuve et un dossier politique. Il a indiqué que certaines personnes ont été condamnées à tort dans cette affaire. « Huit personnes, qui n’étaient pas présentes sur les lieux, ont été accusées et condamnées pour d’appartenance au MAK, classé comme organisation terroristes par l’Etat algérien », a indiqué l’avocat.

« Les autorités n’ont pas exploité les vidéos surveillance des restaurants, situés sur le lieu du crime, et la géolocalisation sur les smartphones des accusés pour apporter des preuves », a ajouté l’avocat.