Quelle forme pourrait prendre la gestion des flux migratoires à l’avenir ? Cette préoccupation est au cœur de l’une des sept tables rondes prévues dans le cadre du 6e sommet de l’Union européenne-Union africaine qui s’est ouvert ce jeudi au Conseil de l’Europe à Bruxelles (Belgique).
Au delà des déclaration attendu de la part des dirigeants, le thème de la migration et anime les débats au sein des groupes parlementaires du Parlement européen. C’est le cas du suédois Tomas Tobé, député au Parlement européen, du groupe PPE (Parti populaire européen) qui pense que le premier travail doit être fait sur la recherche des causes profondes de cette crise.
« On espère que ce sommet sera le terrain de discussions à bâtons rompus », a-t-il déclaré aux médias venus couvrir le sommet. Pour ce conservateur, les discussions devraient être franches pour aboutir à un cadre de coopération bénéfique à chacune des parties. « La question ne se limite pas au retour et à la réadmission des migrants », a-t-il ajouté.
Franchise et pragmatisme. Ce sont là aussi les vœux de Pierrette Fofana, Vice-présidente de la Commission du Développement et déléguée des relations avec le Parlement PanAfricain. Elle est allée plus loin pour déplorer l’hostilité qui se développe sur la migration. « La raison primordiale est cette idée que les migrants ont plus de droits et de facilités. Ce qui est faux », a-t-elle souligné. C’est aussi le même sentiment de frustration chez de nombreux africains qui remettent en cause la nature des relations entre les deux continents sur la question.
Faut-il mettre à contribution la diaspora ?
En outre, la réponse durable se trouve dans la création de richesse et d’emplois en Afrique. L’initiative proposée par la Commission sur les compétences et la formation professionnelle « Opportunity-driven skills and Vet in Africa » vise à répondre aux besoins de développement du capital humain en Afrique, en étendant l’accès des pays africains à de l’expertise mobilisable pour la conception et la mise en œuvre des politiques emploi-formation adéquates.
Certains acteurs proposent des mesures alternatives comme des efforts de sensibilisation, avec la contribution de la diaspora. Sylvie Guillaume, députée au Parlement Européen ajoute le besoin d’un processus de retour volontaire. « Toutes les statistiques montrent que les processus de retour volontaire avec un accompagnement notamment financier pour une installation dans leurs pays d’origine sont plus couronnés de succès que les retours forcés. Il faut rechercher des mesures alternatives », a-t-elle martelé. Les regards sont tournés vers Bruxelles.