Hier, devant les deux chambres du Parlement, le président Abdelmadjid Tebboune a dressé le bilan de son mandat, ouvrant la voie à une potentielle candidature pour un second mandat à la tête de l’État. Une perspective qui fait bondir l’opposition, à commencer par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).
Dans une charge virulente au micro de Radio-M, son président Atmane Maazouz a en effet torpillé ce satisfecit présidentiel, fustigeant « quatre années d’inaction » durant lesquelles rien n’a bougé. Il voit dans ce discours « des promesses non tenues » qui ne serviraient qu’à « embellir son mandat » en vue de 2024, dans un stratagème électoral bien huilé où « tout est préparé » à cette fin.
Surtout, Atmane Maazouz pointe du doigt de « graves régressions des libertés » sous cette présidence, évoquant une « répression qui s’est abattue sur l’écrasante majorité des Algériens ». Selon lui, « notre jeunesse a été poussée soit vers l’exil soit au chômage soit dans des prisons », du fait d’une politique liberticide caractérisée notamment par « le nouveau projet de loi sur les partis politiques et les lois sur le travail et les syndicats ». Ces textes traduiraient clairement une « volonté de fermer la parenthèse démocratique ouverte depuis 89 », d’après le patron du RCD.
Côté économie, le constat est tout aussi accablant. Avec « le dernier PIB par habitant en Afrique » et des « investissements étrangers à la traîne », Atmane Maazouz estime que l’Algérie « renforce l’économie étrangère » par sa politique actuelle. Et sur le plan social, il suffit de constater selon lui la disparition des classes moyennes et la paupérisation galopante des Algériens qui « peinent à joindre les deux bouts ».
Bref, le RCD dresse un tableau catastrophique de ce premier mandat, « sans cap » ni résultats concrets pour le pays. Et pressent déjà « encore cinq années de ratés » si Abdelmadjid Tebboune venait à se représenter et à être réélu en 2024.