Par décret présidentiel signé le 2 janvier et paru au Journal officiel le 16 janvier, le président Abdelmadjid Tebboune a confirmé Boualem Boualem au poste stratégique de directeur de cabinet de la présidence de la République. Cette décision vient entériner la mainmise croissante de M. Boualem sur les affaires de l’État et son rôle toujours plus central auprès du chef de l’État à l’approche de la présidentielle de 2024.

Conseiller juridique du président depuis 2019, cet apparatchik discret mais influent voit ainsi son pouvoir considérablement renforcé. M. Boualem cumulera ses nouvelles fonctions avec son poste de conseiller, supervisant les services de la présidence et coordonnant la communication institutionnelle.

Sa nomination s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de concentration du pouvoir entre un petit cénacle de proches conseillers, aux pouvoirs parfois concurrents des ministères. Fort d’un passé à la tête des puissants services de surveillance électronique du pays, pouvant s’appuyer sur un vaste réseau dans les administrations tissé au fil des années, M. Boualem présente tous les atouts du « conseiller de l’ombre » dont le président Tebboune avait besoin pour consolider son pouvoir, à moins d’un an d’une élection où se jouera une bonne part de sa légitimité.

La confirmation de M. Boualem à ce poste ultra-sensible traduit ainsi la fébrilité croissante du chef de l’État, bien décidé à s’appuyer sur un homme fort du sérail, quitte à donner quelques gages de changement pour sauver les apparences et garantir la continuité du système qui l’a porté au pouvoir. L’enjeu est de taille pour Abdelmadjid Tebboune dont le sort politique se jouera lors du scrutin de 2024.