Boukadoum : "l'approche militaire ne suffit pas pour lutter contre le terrorisme au Sahel" - Radio M

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Boukadoum : « l’approche militaire ne suffit pas pour lutter contre le terrorisme au Sahel »

Radio M | 31/03/21 09:03

Boukadoum : « l’approche militaire ne suffit pas pour lutter contre le terrorisme au Sahel »

En visite en Espagne, le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, a déclaré à Madrid que les opérations militaires ne suffisaient pas pour lutter contre le terrorisme au Sahel, car elles ne s’attaquent pas aux causes profondes du phénomène, celles liées notamment aux problèmes de développement.

Dans un entretien au journal espagnol « El Pais », paru mardi, le ministre des Affaires étrangères a déclaré que « le terrorisme est un phénomène transnational. C’est pourquoi seule la coopération internationale fonctionne. Le Sahel est vital pour tous, y compris pour les Espagnols ».

Le chef de la diplomatie algérienne a considéré que « les groupes terroristes quelle que soit leur appellation, Daech, Boko Haram, sont tous pareils. Il y a, selon lui, « une régénération continue du phénomène ».

Par conséquent, s’il  » faut travailler avec des moyens militaires », il est nécessaire aussi  de « comprendre ce qui se passe », a-t-il suggéré, soulignant, à ce titre, l’importance de « traiter sérieusement les problèmes de développement ».  Car, de son avis, les actions militaires « ne sont pas suffisantes » pour enrayer les activités des groupes terroristes.

Pour étayer ses propos, il a cité, l’opération militaire française Barkhane au Sahel dans le cadre de laquelle Paris a déployé 5.100 soldats, et la mission de l’ONU au Mali (Minusma) composée de plus de 15.000 militaires. « Rien de tout cela n’est suffisant », a jugé le ministre, car, a-t-il dit, « celles-ci ne s’attaquent par à la cause profonde du terrorisme ».

L’Algérie est devenue un pays de destination pour les migrants                             

Dans cet entretien au quotidien espagnol, le ministre a évoqué la grande pression que subit l’ Algérie en raison de l’immigration clandestine.

« En Espagne, en Italie, en France ou en Grèce, ils se plaignent des migrations massives, mais c’est nous qui les recevons avant qu’elles n’atteignent l’Europe.

Concernant le rapatriement des migrants vers leur pays, le ministre a affirmé que ce sont des retours volontaires organisés en collaboration avec leurs pays d’origine et l’Organisation internationale pour les migrations ».