Les résultats préliminaires officiels des législatives du 12 juin en Algérie ne sont pas encore connus. Des médias locaux annoncent une conférence de presse de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) aujourd’hui à 15h pour diffuser les premiers résultats. Depuis le samedi, jour de la tenue des élections en question, des chiffres « approximatifs» et non vérifiables circulent.

Taux de participation

Mis à part le taux de participation de 16h annoncé par l’ANIE le jour du vote, le taux de participation final a connu un cafouillage surtout après le « jeu de mots » du président de ladite autorité. En effet, Mohamed Charfi avait annoncé dans la soirée de samedi « la moyenne des taux de participation des wilayas », ce qui est différent du taux de participation national.

Dans la matinée de dimanche, l’ANIE écrit sur son site internet officiel que ce qui a été communiqué la veille comme « la moyenne des taux de participation des wilayas » est « le taux de participation national ». Vingt-quatre heures après, le site de l’ANIE corrige l’expression à nouveau et maintient les termes « moyenne des taux de participation des wilayas » comme le montre les captures d’écran réalisées par la rédaction de Radio M.

Contacté par Radio M, le docteur en droit, Ahmed Bettatache, avait déclaré que le terme « taux de participation n’a pas de valeur juridique et politique ». Par ailleurs, a-t-il avancé, c’est le nombre des votants qui est le plus importants sur les deux plan juridique et politique. Le chiffre de votants à la fin de l’opération de vote n’a pas été communiqué jusqu’à maintenant.

Cacophonie

L’absence des chiffres préliminaires officiels a ouvert la porte à la diffusion des résultats par des partis, des sénateurs, des sources informelles locales….une véritable cacophonie qui n’a pas inquiété l’ANIE laissant les rumeurs et les résultats informels circuler sur les réseaux sociaux et certains médias.

Les sorties médiatiques des états-majors du FLN, MSP et El Bina de Bengrina revendiquant chacun la victoire ont encore faussé les lectures des résultats déjà largement contestés.

Jusqu’à maintenant et en l’absence des résultats préliminaires, il est impossible de savoir qui a eu la majorité et sur quel taux il faut la calculer. Même les partis qui revendiquent la victoire n’avance aucun chiffre de taux de participation. Il est curieux comment ces partis connaissent les résultats et cachent le taux de participation.

Indépendamment des heureux de cette élection, l’abstention est encore le « parti majoritaire en Algérie ». Il est visible même avec les taux avancés. L’électorat du régime politique et sa clientèle n’a pas voté en masse. C’est ce qui laisse penser que les résultats vont profiter aux partis ayant un électorat fixe depuis des décennies. Ainsi, la tendance donnée par les résultats informels, à savoir la victoire du FLN, du RND du MSP et d’El Bina semble être plus au moins crédible sans savoir exactement le classement et le nombre de votants et de sièges obtenus par chaque parti.  

Au final, la feuille du route du système politique avance mais dans une situation chaotique confirmant ainsi la rupture qu’il y a entre la population et les offres de « recyclage politique » du pouvoir.