Déjà livrées avec parcimonie, les informations relatives aux affaires en lien avec les questions de défense nationale et intéressant l’opinion publique seront désormais soumises à une autorisation du ministère de la défense.
C’est Abdelmadjid Tebboune, en sa qualité de chef suprême des forces armées, qui a formulé cette recommandation lors de l’examen ce lundi en Conseil des ministres du projet de loi relatif à la justice militaire.
Selon le communiqué du Conseil des Ministres, Abdelmadjid Tebboune a donné instruction pour l’«enrichissement du projet de loi, insistant sur l’impératif de tenir compte de la spécificité des missions qu’il couvre et de la confidentialité requise dans le cadre de la protection des intérêts suprêmes de l’Etat ».
Aussi a-t-il ordonné de «conditionner toute déclaration aux médias dans les affaires en lien avec les questions de défense nationale et intéressant l’opinion publique, à une autorisation préalable du ministre de la Défense nationale ».
On ignore si cette recommandation cible les informations fuitant durant les procès qui se tiennent dans les tribunaux militaires ou les avocats qui s’expriment aux médias sur les affaires dans lesquelles ils sont constitués.
Vise-t-elle aussi ceux qui commentent les affaires en lien avec la défense nationale ?
La justice militaire est une juridiction spéciale qui a vocation à juger les militaires et des civils sous certaines conditions.
De nombreux procès médiatisés ont eu lieu ces dernières années, notamment au tribunal militaire de Blida où de nombreux responsables militaires ont été jugés, à l’image des ex-patrons du renseignement, Mohamed Mediène et Bachir Tartag, l’ex-directeur général de la DGSI, Wassini Bouazza, Guermit Bounouira, ex-secrétaire particulier du défunt chef d’Etat-major, Ahmed Gaid Salah, mais également des civils comme Said Bouteflika ou encore Louisa Hanoune.