Invité lundi sur les ondes de Beur FM pour un face-à-face animé par Karim Zeribi, l’ancienambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt a eu droit à un accueil pour le moins vigoureux. Décomplexé et s’affranchissant de tout devoir de réserve diplomatique depuis la publication récente de son ouvrage polémique « L’énigme algérienne », M. Driencourt se voit vertement recadré par son interlocuteur.
S’enchaînent ainsi les remontrances cinglantes de M. Zeribi, qui pointe du doigt les propos controversés du diplomate dans ses récents écrits, notamment lorsqu’il affirme sans sourciller que « les 45 millions d’Algériens s’ils pouvaient quitter l’Algérie pour venir en France, ils viendraient ». Une déclaration qui n’est pas sans faire écho à la sulfureuse théorie du « grand remplacement », et à laquelle M. Zeribi oppose un cinglant rappel à la réalité.
Au fil de l’entretien, l’ancien parlementaire européen reproche à plusieurs reprises à son interlocuteur son manque de discernement et l’absence totale de nuances dans son analyse de la relation franco-algérienne. Il pointe également du doigt « une forme de rancœur, qui frise parfois la haine » envers l’Algérie.
Face à M. Driencourt, M. Zeribi plaide avec conviction pour « une relation apaisée, d’égal à égal » entre les deux pays. Il fustige les tentatives de l’ancien ambassadeur de raviver les tensions, notamment sur la question explosive des accords migratoires de 1968, qu’il propose de dénoncer unilatéralement, au mépris total des relations diplomatiques avec l’Algérie.
« Vous jouez avec le feu volontairement », assène M. Zeribi, déplorant que M. Driencourt se fasse ainsi le relais complaisant de discours politiques extrémistes en France.
Visiblement décontenancé par l’offensive de M. Zeribi, M. Driencourt multiplie les approximations et les contradictions, peinant à défendre la pertinence de ses analyses. Un camouflet pour ce fin connaisseur des arcanes de la relation franco-algérienne, qui ressort amoindri de cet échange à sens unique avec un Karim Zeribi requinqué.
