Alors que s’ouvre la 55ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, présidée par le Maroc, Reporters sans frontières interpelle fermement le royaume sur le non-respect de ses obligations en matière de liberté de la presse et de protection des journalistes.
L’organisation dénonce les “détentions arbitraires”, les “expulsions de reporters étrangers sans motifs” et autres “harcèlements” qui perdurent, en dépit des alertes répétées de RSF et des instances onusiennes. Elle enjoint les autorités marocaines, garantes des droits humains au sein du Conseil, à se “mettre en conformité avec les normes internationales”.
Déjà en janvier 2023, le Parlement européen avait sonné l’alarme sur la “détérioration continue” des libertés médiatiques, réclamant dans une résolution la libération des journalistes emprisonnés. Un an après, leur situation reste critique : Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raissouni croupissent toujours en prison “dans des conditions déplorables” selon RSF.
Le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a jugé celle des deux derniers “arbitraire” et demandé leur “libération immédiate”. Une requête restée lettre morte, malgré les préoccupations exprimées par quatre rapporteurs spéciaux face aux mauvais traitements subis.
RSF n’a eu de cesse d’alerter les instances onusiennes, en vain. Seule une grâce royale pourrait désormais libérer les journalistes, “condamnés à des peines allant jusqu’à 15 ans.” L’organisation en a fait la demande officielle au roi Mohammed VI.
Selon Hajar Raissouni, journaliste et militante marocaine, “à ce jour, les recommandations de l’ONU ne sont pas respectées au Maroc”. Une situation intolérable pour RSF, qui presse Rabat de “se mettre en conformité” et de “libérer immédiatement les journalistes emprisonnés”.