On ne peut nier la présence active du président Tebboune lors du Conseil des ministres de ce mercredi. Pour autant, ses multiples injonctions aux ministres n’enlèvent rien au caractère déconnecté voire creux de certaines orientations.
Ainsi, exiger une « vision cohérente » pour la valorisation des résidus oléagineux semble relever du vœu pieux, quand on sait l’incurie des opérateurs publics dans le domaine.
Quid également de la énième relance des fermes modèles, dont la nouvelle mouture prône une intégration amont-aval, mais sans précision sur les moyens concrets d’y parvenir.
Côté agriculture, comment « promouvoir l’investissement dans le Sud » sans mesures incitatives audacieuses ? Et l’accélération de l’octroi de titres de propriété foncière semble bien optimiste au regard des lourdeurs bureaucratiques connues.
Ont également été abordées les éternelles et laborieuses problématiques statutaires du secteur de l’enseignement supérieur, où le Conseil des ministres a approuvé les habituelles dispositions réglementaires sensées accompagner une miraculeuse mise en œuvre des réformes maintes fois reportées du secteur.
En bref, entre rappels à l’ordre aux ministres, recommandations absconses et objectifs peu réalistes, ce Conseil des ministres était le parfait exemple de la propension de Tebbouneà multiplier les injonctions creuses sans lendemain.
Une fois de plus, la communication présidentielle se fait offensive alors que concrètement, c’est le statu quo qui prédomine. Décidément, la réforme du système se fait toujours attendre !