Le Directeur général de la Prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr Djamel Fourar, a recommandé, aujourd’hui à Alger, d' »éviter » les déplacements à l’étranger afin d’empêcher « l’importation » du coronavirus, mettant en garde contre le risque que celui-ci ne devienne « autochtone ».
« Le dispositif de surveillance du virus est maintenu et la crainte pour l’Algérie demeure l’importation des cas à travers les voyages à l’étranger », a affirmé le Dr Fourar, lors d’une conférence de presse.
M Fourar a par ailleurs rappelé qu' »il n’existe aucun cas autochtone » de Covid-19 en Algérie, et que le ministère de la Santé s’attèle à « établir une enquête épidémiologique pour tous les cas importés afin d’identifier les sujets contacts, les prendre en charge et éviter que le virus ne devienne autochtone » dans le pays.
Des conditions de confinement inhumaines
Au sujet de l’incident lié à la fuite d’un patient placé en confinement de l’hôpital de Boufarik, M Fourar a assuré qu’il n’est pas lié « aux conditions d’isolement » mais à « la difficulté pour une personne saine d’accepter de s’enfermer durant 14 jours et de faire l’objet d’une restriction de circulation ».
La vidéo diffusée sur le net le 5 mars par une patiente placée en quarantaine à l’hôpital de Boufarik avait secoué la toile. La vidéo montrait les conditions désastreuses dans lesquelles étaient gardés les patients.
Pour sa défense, le Chef de service des maladies infectieuses à l’EHS de Boufarik, Dr Mohamed Yousfi, a relevé que ce fait « n’est pas propre à l’Algérie », tout en réfutant que les conditions d’isolement soient à l’origine de la fuite du patient. Il l’impute plutôt à un « terrain psychologique » propice, avant d’affirmer que les personnes confinées dans cette structure sont prises en charge « dans de bonnes conditions et dans le respect de leur dignité », depuis leur transfert à une autre unité.
Il reconnaîtra néanmoins que cet établissement, érigé en 1872, est l’un des plus anciens que compte le pays, appelant les pouvoirs publics à « prendre leurs responsabilités » en dotant la population de cette ville et celle de toute la région d’une structure hospitalière « qui n’existe pas encore ».