Cour d'Alger : le procès Oulmi provoque la colère des avocats - Radio M

Radio M

Cour d’Alger : le procès Oulmi provoque la colère des avocats

Khaled Aboubaker | 26/09/20 20:09

Cour d’Alger : le procès Oulmi provoque la colère des avocats

Les avocats du barreau d’Alger ne décolèrent pas. Ce samedi, les robes noires du bâtonnat ont protesté à l’intérieur de la Cour après un second différend entre le collectif des avocats de défense du patron du groupe Sovac et le juge. Un incident survenu juste après que le juge a refusé de poursuivre les plaidoiries des avocats. 

Prélude d’un bras de fer entre la Cour d’Alger et la défense

Jeudi dernier, lors du deuxième jour du procès en appel dans l’affaire SOVAC, la défense de Murad Oulmi, avait demandé au juge de lui permettre d’obtenir une copie de 18 décisions techniques, à laquelle les avocats de la défense n’ont pas eu accès lors du procès en première instance au tribunal Sidi M’hemed. Il s’agit aussi des décisions en date du 07/11/2017, ainsi qu’une copie de la décision technique N°389. 

Selon l’avocat de Sovac, Me Ahmed Hadj Nacer, ces documents « ne sont pas présentés dans le dossier et toute l’accusation reposait sur ces documents au tribunal ». Etant donné qu’elle n’a pas été présentée par le tribunal, la défense de l’accusé ont fait appel « pour falsification par écrit lors de l’audience ». 

Les avocats ont estimé que « le verdict en première instance est fondé sur des documents falsifiés », nous dit la défense de Mourad Oulmi. La requête déposée auprès du président de la Cour n’a pas reçu de réponse de la part du parquet, mais le juge a quand même, décidé de l’inclure dans l’affaire, en cas de cassation.

Refusé pour des raison technique et accepté pour des raison humanitaires 

Le chef de fil du collectif des avocats de Mourad Oulmi, avait demandé jeudi dernier le report de la suite des plaidoiries pour samedi, parce que ce dernier ne se sentait pas bien. Une demande qui a été vite rejetée par le juge. Une altercation verbale a eu leur entre le magistrat et la bâtonnier Sillini, ce qui lui a provoqué « un pic de tension » le conduisant droit à l’hôpital. Selon l’avocat Ahmed Hadj Nacer, « l’évacuation du bâtonnier a été suivi d’une humiliation aux avocats à travers leur collègue, car ce dernier a fait recours à la sécurité pour faire sortir l’avocat de la salle d’audience ». 

Un incident qui a provoqué la colère des avocats, car selon Me Hadj Nacer, la demande du bâtonnier était « très légitime, surtout quand il s’agit d’un cas de force majeur ». En fin de journée, le président de la séance a fini par reporter la poursuite du procès, selon lui « pour des raison humanitaires », vu l’était de santé du bâtonnier, Abdelmadjid Sillini. 

Ce samedi, à la surprise générale des avocats, le magistrat a donné directement la parole aux prévenus pour exprimer leurs derniers mots, sans laisser finir les plaidoiries des avocats qui n’ont pas plaidé jeudi. Le juge a annoncé « le renvoie du verdict au 30 septembre », au milieu d’une tôlée général et des cris de colère des avocats.

Tôlée général à la Cour d’Alger : « Zeghmati dégage »

La décision du président de la séance à la Cour d’Alger a provoqué une manifestation des avocats à l’intérieur de la Cour. Une réunion urgente a été organisée par les membre du conseil du bâtonnat d’Alger.

Après avoir entonné l’hymne national, les « avocats en colère on scandé des slogans hostiles au ministre de la Justice et tout le système judiciaire. « Barakat, Barakat men aadalat Etaâlimat (ça suffit la justice des consignes) » ; « Zeghmati dégage ! »