Un peu surpris par la décision finale du juge, mais pas trop au vu des événements qui ont précédé le début d’audience. Mustapha Guerra, Yasser Rouibah et Tahar Boutache et leurs coaccusés espéraient la fin d’un calvaire qui dure depuis 30 mois, ils devront encore patienter un peu moins d’un mois avant d’être fixé définitivement sur le sort. Le procès est renvoyé au 3 décembre prochain.
Les accusés comparaissant libres et leurs avocats, une quinzaine en tout sont, qui dans la salle, qui dans le hall du tribunal. Et depuis le matin, les discussions tournent autour de l’accusé « Mystère » Yahia Mekhiouba. Les supputations vont bon train. Jusqu’au moment, où il traverse la salle d’audience vers la porte attenante à la salle donnant sur un couloir et menant vers le bureau du procureur. Sans menottes, il est escorté de deux agents. On dit qu’ils sont entrain de lui vider son ou ses mandats d’arrêts et qu’il comparaîtra donc à son procès.
Avocats et accusés ont flairé le renvoi
Vers 11h30, Yahia Mekhiouba prend place dans le box des accusés. Il y a là les quatre détenus dans cette « affaire d’Oran ». Mustapha Guira, Yasser Rouibah et Tahar Boutache ainsi que Soufiane Rebii, actuellement détenu mais pas dans cette affaire.
Le juge rapidement appelle les accusés. Il vérifie leur identité et filiation. Et demande surtout s’ils ont reçu et signé l’arrêt de renvoi. Un document qui, en criminelle, revêt une importance cardinale. Au final, il dira que beaucoup d’accusés n’ont pas été destinataires de ce document et il envisage le renvoi du procès. Des avocats notent que c’est la première fois qu’un juge est aussi pointilleux sur cette question…

D’aucuns se posent la question s’il ne s’agit pas là d’une manœuvre afin de régler formellement le cas Mekhiouba auquel des assurances auraient été données, suite à sa « repentance » et sa démission de Rachad, en avril 2022. Membre du secrétariat de ce mouvement classé terroriste et dont le nom figure sur la liste des personnes déclarées « terroristes » et publiée au Journal Officiel, Yahia Mekhiouba a fini par rentrer au pays il y a une vingtaine de jours.
Des avocats trouvent surprenant qu’étant « sous le coup de plusieurs mandats d’arrêt internationaux et son nom cité dans presque tous les dossiers et procès à connotation Rachad, il n’ait pas été inquiété à son arrivée au niveau de l’aéroport d’Alger… »
Aux alentours de midi et après une courte délibération, le renvoi est acté. Les doléances des avocats de mettre en liberté provisoire les détenus Mustapha Guira, Yasser Rouibah et Tahar Boutache et de lever le contôle judiciaire pour Saïd Boudour, Noureddine Bendella et Karim Mohamed Ilyas sont rejetés. Seul Yahia Mekhiouba semble bénéficier de mesures d’exception. Il ne dormira pas en prison.
Le procès du 03/12 risque d’être chaud.