La corporation des journalistes est de nouveau en deuil. Notre consœur Amel Boumediene, plus connue sous le pseudonyme de Abla Cherif a été ravie aux siens dans la nuit de dimanche à lundi 11 mars 2024 à l’âge de 55 ans, des suites d’une longue maladie.
La défunte avait entamé sa carrière professionnelle durant les années 1990. Elle a notamment travaillé dans les quotidiens El-Watan, Liberté et Le Matin avant de rejoindre en 2015, l’équipe du Soir d’Algérie.
Abla Cherif était connue pour ses reportages et ses couvertures des massacres qui ont marqué la décennie noire en Algérie. Militante des causes justes, elle a également défendue les droits de la femme.
Beaucoup de ses confrères témoignent ce que fut cette journaliste courageuse. « Abla était une reporter spécialisée dans les questions sécuritaires. Là où il y avait un massacre, là où il y avait une tuerie de masses, Abla n’hésitait jamais à foncer avec nos collègues » a écrit le journaliste Farid Alilat sur son compte Facebook.
Le même journaliste a noté qu’il fallait « avoir dans le ventre pour sauter dans une voiture, faire des dizaines de kilomètres pour rejoindre les lieux d’un massacre, reporter, enquêter, interroger témoins et surveillants, endurer ces scènes et ces images de carnage, de sang et d’effroi et revenir le soir écrire son article dans la salle de rédaction exigue du Matin afin qu’il soit disponible le lendemain. Abla avait dans le ventre ».
Le journaliste Mohamed Kebci quant à lui a écrit ; « encore une collègue de travail qui nous quitte. Ma consœur ou plus exactement ma « voisine de clavier » au quotidien Le Soir d’Algérie, Amel Boumedienne vient de rejoindre l’au-delà ». Abla Cherif laisse derrière elle trois enfants.