Le général Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense de l’Algérie, est décédé le 29 décembre 2023 à l’âge de 86 ans, selon l’annonce faite par sa famille. Bien que personnage clé du régime algérien, son rôle pendant les troubles des années 90 a été très critiqué.
Né en 1937, Khaled Nezzar a intégré l’armée algérienne dès 1962. Ascension rapide dans la hiérarchie militaire, il est nommé chef d’état-major de l’armée entre 1988 et 1990.
C’est sous son commandement que la répression sanglante des émeutes de 1988, ayant fait officiellement plus de 500 morts, a lieu. Quelques mois après, propulsé Ministre de la Défense jusqu’en 1993, il supervise l’interruption du processus démocratique en 1992 et l’embrasement de la décennie noire.
Une mise en accusations pour crimes contre l’humanité
À ce titre, Khaled Nezzar était accusé de « torture, traitements inhumains, détentions arbitraires, assassinats » et autres « crimes contre l’humanité » par des victimes algériennes. Un procès très attendu devant la justice suisse était prévu en 2024. Cependant, son décès met fin à ces poursuites controversées que l’Algérie jugeait intolérables.
Le ministère algérien des Affaires étrangères avait d’ailleurs vivement réagi en estimant que «cette affaire a atteint les limites de l’inadmissible et de l’intolérable». Craignant que cela n’entraîne les relations entre l’Algérie et la Suisse « sur la voie de l’indésirable et de l’irréparable », Alger dénonçait une « lecture révisionniste de l’histoire » et des « accusations outrancières et infondées » de la part de la justice suisse.
Malgré cette fin judiciaire abrupte, la mémoire complexe de Khaled Nezzar, personnage clé mais sulfureux, restera vive dans l’histoire tourmentée de l’Algérie contemporaine.