Le Front des forces socialistes (FFS) a réitéré de nouveau ses mises en gardes contre les conséquences de l’orientation autoritaire adoptée par le pouvoir.
Lors d’un meeting populaire organisé ce samedi 1er octobre 2022 à Alger, le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, a adressé un message clair aux « décideurs » les invitant à lever les entraves à l’exercice politique et à la libération des détenus politique dont des militants du parti.
« La stabilité du pays exige tout autant des institutions fortes, légitimes et démocratiques dont le fonctionnement doit être homogène et cohérent qu’une opposition, autonome, forte et constructive » a-t-il dit dans son allocution.
« Il est impératif de cesser avec les ruses, le bricolage et l’improvisation. Il est impératif d’arrêter avec les tentations de vouloir tout contrôler. Le temps de la pensée et du parti unique est révolu, le temps de l’autoritarisme est révolu » a-t-il martelé sous les applaudissement d’une salle comble.
Selon lui, le pluralisme est garant de la stabilité. « Considérer toute opinion divergente comme une menace pour le pays est une grave erreur qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la nation toute entière », met-il en garde.
Il prévient également contre les menaces extérieures qui pèsent sur le pays et qui appellent le devoir de responsabilité de tout un chacun, notamment le pouvoir. « Il est inconcevable pour nous de sous-estimer, comme le font certains nihilistes, ces menaces en les traitant superficiellement avec irresponsabilité et en se contentant de les décrire comme des manœuvres du pouvoir quand bien même il les instrumentalise pour étouffer les libertés », dit-il.
Constat accablant
Evoquant la situation du pays, Youcef Aouchiche établit un constat accablant, particulièrement de l’état des libertés. « Nous assistons à la pire période de stagnation politique et à tous les niveaux : que ce soit sur le plan du débat politique, l’exercice ou la prise d’initiative et de l’interaction. Ce qui dénote l’absence de volonté politique chez le pouvoir pour aller vers l’ouverture politique ». « Un pouvoir, poursuit-il qui ignore ses opposants et les composantes de la société en utilisant la vieille recette, celle de la gestion sécuritaire et la stratégie de la peur et de la terreur ».
Qualifiant de « dangereux » la concrétisation de la « phobie de politique », Youcef Aouchiche considère l’atomisation de la scène politique comme un processus suicidaire. « Aucune menace interne ou externe soit-elle ne peut justifier cette fermeture inédite de la vie politique ni ne peut donner une interprétation logique à la gestion sécuritaire du pays ». Face à cette situation le FFS relance son appel à toutes les forces politiques et sociales à la mobilisation et à l’union pour réclamer une ouverture politique et médiatique.
« Il faut que les choses soient claires définitivement : Le rassemblement, le dialogue et le consensus n’est pas le ralliement inconditionnel. Le respect des institutions de l’Etat n’est pas incompatible avec une attitude critique vis-vis des options politiques et stratégiques du pouvoir surtout lorsqu’ils sont en contradiction avec les intérêts du pays et les aspirations de la population » estime-t-il.
« S’il est légitime de combattre les forces extrémistes qui menacent la stabilité et l’unité du pays, il faut permettre l’expression de la diversité politique surtout quand elle se nourrit de la fibre patriotique et nationalistes » ajoute-t-il encore en exigeant la libération des détenus d’opinion dont certains de ses élus et l’un des plus vieux détenus politiques Mohamed Baba Nedjar.