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Bir El Djir Chrono 10: Derrière le miracle oranais, une pernicieuse décote des JM

Ihsane El Kadi | 05/07/22 15:07

Bir El Djir Chrono 10: Derrière le miracle oranais, une pernicieuse décote des JM

La joie débordante de Oussama Sahnoune, médaille de bronze au 50 m nage libre, était très communicative lundi soir au centre nautique du complexe Miloud Hadefi. Le meilleur nageur algérien de ces dernières années a symboliquement passé la main lors de ces Jeux méditerranéens d’Oran.

Jaoud Syoud, champion méditerranéen sur le 200 m 4 nages 48 h auparavant, ira lui aussi, quelques minutes plus tard, chercher une médaille de bronze sur le très exigeant 200 m papillon.

Le public chaud bouillon a porté ses nageurs comme tous les jours ailleurs sur la plupart des sites de compétition. C’est la première clé du miracle oranais de 2022.

La délégation Algérienne a réalisé à Oran un pari inédit au JM. Finir dans le top 5 au tableau des médailles. 4e selon le ranking par le nombre de médailles d’or retenu par le CIO. 5e par celui du total de médailles.  20 de plus que le record de Tunis 2001. Les disciplines habituées des podiums olympiques, l’athlétisme et la boxe, accumulent 50% des 20 médailles d’or.  Une  « spécialisation » tenace dans le temps. Et finalement préjudiciable.

À l’inverse, les sports collectifs persistent dans l’ornière. L’échec prévisible des handballeurs à sortir de leur poule a même fait sortir le commissaire des jeux de sa réserve.  Pire encore, la course derrière le mythe de 1975 et de la médaille d’Or du football a failli noyer l’organisation.

Les femmes à elles seules ont approché, avec 7 médailles d’or,  le total de 10 à Tunis. C’est une des nombreuses satisfactions d’Oran 2022 sur le plan comptable. Elle est altérée par l’absence de médailles dames en athlétisme, la discipline qui a apporté 2 médailles d’Or olympique sur 1500 m avec Hassiba Boulmerka et Nouria Benida Merrah.

L’émergence de la boxe féminine est venue compenser ce ressac. Imene Khelif, 23 ans,  potentielle championne olympique, a provoqué une dynamique qui met les femmes quasiment  à hauteur des hommes dans la belle récolte de 13 médailles au total pour la discipline.

Les sports de combat continuent de distinguer les Algériens. Le Karaté – dont ses trois filles en or,  Sylia Ouikene , Chaima  Hayti et Louiza Abourriche – a mis le team Algérie sur une orbite haute des deux premiers jours.

À l’inverse, les sports collectifs persistent dans l’ornière. L’échec prévisible des handballeurs à sortir de leur poule a même fait sortir le commissaire des jeux de sa réserve.  Pire encore, la course derrière le mythe de 1975 et de la médaille d’Or du football a failli noyer l’organisation. La double défaite des U18 à Sig puis au stade Zabana plein comme un œuf, a refroidit l’emballement et chauffé sous les casques des policiers coupables d’assaut excessivement violent sur les jeunes. L’identité des vainqueurs, Maroc et France, a ajouté  au dépit.

Oran était à prendre avec ses excès. Élan populaire préjudiciable dans des matchs de football de U18. D’ailleurs toute l’approche de ce tableau de médaille vient de là. Qui sont venus concourir à Oran ? Fait impensable il y a un an à la clôture des JO de Tokyo, la France, puissance sportive du top Ten mondial, a failli, à un jour près, terminer derrière l’Algérie au tableau des médailles.

En dehors de la Turquie qui a fait plus que challenger l’Italie, habituelle nation dominante des JM, les pays de la rive nord ont exagéré le mouvement de déclassement des JM qui participe à leur dévalorisation depuis une vingtaine d’années. Le niveau mondial n’était pas là.

Cela n’empêchera pas les Algériens de savourer jusqu’au bout les jeux méditerranéens d’Oran2022. Ils l’ont mérité.