La secrétaire générale d’Amnesty International Agnès Callamard dénonce : « Des armes fabriquées aux États-Unis ont facilité le massacre de familles entières ».
Suite à une enquête menée sur deux frappes aériennes israéliennes ayant tué 43 civils dont 19 enfants à Gaza en octobre dernier, l’ONG a découvert que les bombes utilisées étaient de fabrication américaine.
Les spécialistes d’Amnesty International ont examiné des photos et images satellites des décombres. Ils y ont retrouvé des fragments caractéristiques de bombes de type JDAM (Joint Direct Attack Munitions). Il s’agit de bombes munies d’un système américain de guidage de précision.
D’après Agnès Callamard, « le fait que des munitions fabriquées aux États-Unis soient utilisées par l’armée israélienne dans des attaques illégales aux conséquences meurtrières pour les civils devrait sonner comme un avertissement urgent pour le gouvernement de Joe Biden ».
Des frappes qui s’apparentent à des crimes de guerre
La première frappe, survenue le 10 octobre 2022, a anéanti la maison de la famille Al Najjar à Deir Al Balah, faisant 24 morts. La seconde, 12 jours plus tard, a coûté la vie à 19 personnes dans la demeure de la famille Abu Mueileq, au même endroit.
D’après les témoignages de rescapés et l’analyse d’images satellite, rien n’indique qu’il y avait des cibles ou objectifs militaires dans ces habitations de civils. De plus, les habitants n’auraient reçu aucun avertissement de frappe imminente.
« Deux familles ont été décimées par ces frappes, qui sont une nouvelle preuve que l’armée israélienne se rend coupable d’homicides illégaux et de blessures sur la personne de civils dans le cadre de ses bombardements de Gaza », déplore Amnesty International. Ces attaques pourraient s’apparenter à des « crimes de guerre », estime l’ONG.
Washington dans le collimateur
Ces révélations mettent également en lumière le rôle militaire joué par les États-Unis dans le conflit. En effet, en vertu du droit international, « le soutien financier, matériel ou de toute autre nature, en sachant que cet appui sera utilisé pour commettre des violations de droit humanitaire, constitue donc une violation », rappelle le Comité international de la Croix-Rouge.
Aussi, Amnesty International appelle à « cesser immédiatement » les transferts d’armes américaines « qui ont toutes les chances d’être utilisées pour commettre des violations du droit international ou d’accroître le risque de telles violations ».
L’ONG demande également au procureur de la Cour pénale internationale d’ « accélérer l’enquête […] sur les crimes de guerre et les autres crimes de droit international commis par toutes les parties » dans ce conflit meurtrier.