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Devant les conditions imposées par l’ambassade d’Algérie à Paris, une association suspend ses opérations de solidarité

Radio M | 09/08/21 17:08

Devant les conditions imposées par l’ambassade d’Algérie à Paris, une association suspend ses opérations de solidarité

Très contestée par les acteurs du mouvement associatif en Algérie et à l’étranger, la note de l’ambassade d’Algérie à Paris portant conditions d’acheminement des dons, fait des victimes.

C’est le cas de l’association Thagmats (fraternité) Boghni de France, qui a décidé de « suspendre » ses opérations de solidarité en ces temps de crise sanitaire, jusqu’à nouvel ordre.  

L’association « informe l’ensemble des donateurs et participants à notre magnifique élan de solidarité que nous arrêtons jusqu’à nouvel ordre tout acheminement d’aides et dons qui nous ont été confiés », écrit Thagmats Boghni, sur sa page facebook.

Mohamed Akli Lannak, président de l’Association Tagmats Ali Zamoum, qui « travaille en étroite collaboration » avec Tagmats Boghni de France, joint par Radio M, a confirmé l’information.

« Effectivement, nous devions recevoir un don de médicaments et autres matériel, mais nos amis de Tagmats Boghni de France, nous ont informé qu’il n’était pas question de passer par la PCH. Ils ont alors décidé de suspendre momentanément les envois et étudier d’autres moyens d’acheminement à moindres frais », nous a-t-il déclaré au téléphone.

Tagmats Boghni, affirmant qu’elle « n’a pas vocation à faire de la politique », a insisté sur son attachement « à acheminer les aides et les dons jusqu’à la destination désirée par les donateurs, c’est à dire toute la région de Boghni ».

L’association a reçu, dit-elle,  « avec stupéfaction » la note de l’ambassade d’Algérie en France « concernant la centralisation des dons de la diaspora au profit de la Pharmacie centrale d’Alger qui se chargera quant à elle de les répartir sur les différentes régions ».

Le 6 août dernier, l’ambassade d’Algérie à Paris a indiqué que les opérations de solidarité pour l’acheminement des dons obéissent « à des conditions ». En Algérie, le ministère de la Santé, à travers la Pharmacie Centrale (PCH) est « le seul et unique destinataire des dons » et  aura la charge de « la répartition selon son évaluation des besoins au niveau national », avait-elle précisé.

Un rassemblement est prévu le 14 août, devant l’ambassade à paris pour réclamer le retrait de la circulaire en question. Les initiateurs ont dénoncé ce qui s’apparente à « un détournement, voir un obstacle à la solidarité effective des citoyennes et citoyens avec leurs compatriotes».

Ahmed Oulai